lundi 30 avril 2018

Stephan Eicher: une situation ubuesque!

S'il ne fait pas (toujours) du rock à proprement parler, Stephan Eicher est un artiste d'une intégrité assez remarquable, qui aligne depuis maintenant trente ans des albums toujours de qualité, comportant chacun leur lot de chansons discrètes mais splendides ("Tu ne me dois rien" reste une des plus belles chansons jamais écrites sur une séparation). Et le voilà en litige depuis près de trois ans avec sa maison de disque Universal, qui refuse de sortir un album live et un album studio (Homeless Songs) alors qu'ils sont tous les deux terminés. Situation totalement ubuesque, alors que Eicher continue de remplir les salles lors de ses tournées... Un litige qui rappelle étrangement celui qui avait opposé Neil Young à sa maison de disques Geffen, qui lui avait intenté un procès sur le fait que Neil Young "ne publiait pas de disques conformes à ce qu'on attendait de lui", en l'occurrence du rock. En réponse, papi Neil avait publié Everybody's Rockin', un disque de...rockabilly!!!

Un article sur ce litige ici et un lien pour signer la pétition soutenant Eicher .

dimanche 29 avril 2018

La nouveauté du jour: Michael Stipe - "Future, if future" (extrait)

Le site officiel de R.E.M. a posté la semaine dernière cet extrait de chanson écrite et interprétée par Michael Stipe. Alors, juste une chanson comme ça ou un premier album solo en perspective ? A suivre...

C'est à voir ici.

samedi 28 avril 2018

Abba: le retour!

On peut penser ce que l'on veut du quatuor suédois, mais dans la catégorie "faiseur de tubes pop imparables", Abba n'a pas eu beaucoup de rivaux sur la période 1975-82. 33 ans après leur séparation, les voilà doublement de retour. D'abord dans un spectacle qui va les remettre en scène sous la forme de hologrammes (procédé hautement discutable et discuté, mais là n'est pas le sujet). Ensuite et surtout, Abba va enregistrer pour cette occasion deux nouveaux titres, dont le nommé "I still have faith in you", qui sortira en décembre prochain. En revanche, que les fans ne rêvent pas: pas de reformation à long terme à l'horizon.

Articles sur le sujet ici et .

vendredi 27 avril 2018

Actualité stonienne

Sortie le 15 juin prochain du coffret regroupant l'intégrale des albums stoniens en vinyle allant de 1971 à 2016 (il n'y a pas les précédents certainement du fait que sur la période 1963-1971 les Stones étaient sous contrat avec une autre maison de disques), avec remasterisation à la clef. Le coffret est annoncé à 399€ sur le site de la Fnac. Vous pouvez voir le teaser ci-dessous:


Par contre, une question: pourquoi avoir changé les coloris sur la pochette de Dirty Works et avoir mis ce rouge-orangé pas des plus heureux??? 

jeudi 26 avril 2018

Arcade Fire samedi soir en direct

Pour ceux qui ne seront pas à l'Accorhotels Arena samedi soir pour le concert d'Arcade Fire, ils pourront quand même se rattraper avec la diffusion en direct du concert sur Arte et sur France Inter.

mercredi 25 avril 2018

Dates françaises pour Kurt Vile et The Breeders

Pour Kurt Vile, ça donne ceci:

- 21 octobre: Lyon (Epicerie Moderne)
- 28 octobre: Bordeaux (Rockschool Barbey)
- 29 octobre: Paris (La Cigale)

Et pour les Breeders, nous aurons:

- 18 novembre: Lyon (Transbordeur)
- 21 novembre: Paris (Trianon)

mardi 24 avril 2018

Arcade Fire: un petit passage télé

Avant leur concert parisien, les canadiens seront sur le plateau du Quotidien sur TMC vendredi soir, certainement pour une petite prestation live!

lundi 23 avril 2018

De l'actualité chez Pink Floyd

Surprise: voilà que c'est au tour du batteur Nick Mason de monter sur scène autour d'un projet baptisé Nick Mason's Saucerful Of Secrets. Entouré de quatre musiciens, dont le bassiste Guy Pratt (bassiste de Pink Floyd au départ de Waters, puis désormais bassiste de Gilmour), il jouera des extraits des albums The Piper At The Gates Of Dawn et A Saucerful Of Secrets lors de - pour l'instant ? - quatre concerts donnés dans de toutes petites salles (20 mai à Camden, 21, 23 et 24 mai à Putney). C'est bien évidemment d'ores et déjà archi complet, mais vous pouvez aller faire un tour sur le site ici.

Et certains milieux autorisés s'autorisent à penser comme dirait l'autre que la réédition de Animals en 5.1 va arriver sous peu. La question est: y aura-t-il un DVD live avec de la fameuse tournée "In The Flesh" de 1977 ???...

lundi 16 avril 2018

Les vacances du blog

Vacances printanières pour le blog cette semaine, donc sauf nouvelle extraordinaire, rendez-vous le 23 avril pour la suite de nos aventures musicales! Je vous laisse avec l'interview du leader d'un groupe qui monte... Les nouveaux Kiss???


dimanche 15 avril 2018

En passant par la discographie de...Genesis

Petite nouveauté pour cette discographie: en cliquant sur les titres, vous pourrez les écouter via youtube. Et à la fin de chaque chronique d'album, pour 80% d'entre eux, un lien pour écouter la totalité de l'album en question. Bonne lecture et bonnes découvertes ou redécouvertes !


ALBUMS STUDIO




From Genesis To Revelation
7 mars 1969
Production: Jonathan King

Attention, ceci n'est pas vraiment le premier album de Genesis, mais plutôt l'album 0 du groupe! Explications: au départ, Genesis, c'est quatre jeunes gens à peine majeurs, tous élèves de la prestigieuse Charterhouse School, qui décident de fonder un groupe. Nous avons donc Peter Gabriel (voix + flûtes), Tony Banks (claviers), Mike Rutherford (basse) et Anthony Phillips (guitares), tous donc issus de la haute société anglaise, ce qui tranche déjà pas mal avec un groupe de rock "normal", et ce que les punks ne manqueront pas de leur rappeler le moment venu... Pour la batterie, le poste est d'abord occupé par un certain Chris Stewart, puis finalement par un dénommé John Silver. Le groupe se rôde dans ses fêtes d'école et dans les salles de spectacle locales, puis un ancien de Charterhouse, Jonathan King, qui évolue vaguement dans le milieu musical londonien, séduit par les morceaux du quintet, se propose de produire leur premier 33 tours. Les cinq larrons sont aux anges bien évidemment, et enregistrent ainsi leurs premières compositions, surtout portées par le duo Banks/Phillips et avec la voix déjà caractéristique de Gabriel. Excités comme des puces le jour de la sortie du disque, ils posent le précieux vinyle sur leur platine...et manquent de s'évanouir. Premier problème: la prise de son et le mixage sont de mauvaise qualité, même pour l'époque. Second, et plus important, problème: dans leur dos, King, fan absolu des premiers enregistrements des Bee Gees, a mis des cordes partout. Mais alors partout partout. Et attention, pas un p'tit violon par-ci par-là, non non, du grand truc qui dégouline. Dès le premier titre, "Where the sour turns to sweet", on comprend le souci: jusqu'à 0'54, ça va pas trop mal, et ensuite on se croirait dans la BO d'un téléfilm américain pour Noël. Et sur tout le disque ou presque, c'est comme ça. C'est dommage car, sans être du tout des chefs d'oeuvre, certains morceaux de ce premier album sont charmants, notamment "In the wilderness", "One day" ou encore la vraiment réussie "In hiding". M'enfin le groupe tombe de très haut, d'autant plus que vu le titre et la pochette du disque, ce dernier est classé chez les disquaires en...musique liturgique!!! C'est un échec commercial bien évidemment complet. Le quintet se sépare illico de Jonathan King et se promet d'être beaucoup plus vigilant à l'avenir quant aux personnes les entourant! A noter, sauf erreur de ma part, qu'aucun des morceaux de ce premier disque ne sera joué sur scène par la suite par le groupe.

Album en entier ici.





Trespass
23 octobre 1970
Production: John Anthony

Voici donc le premier vrai disque de Genesis! Un changement de line-up par rapport au disque précédent, avec l'arrivée d'un nouveau batteur, John Mayhew. L'autre changement est lui musical, et saute aux oreilles dès les premières notes: finis les morceaux "normaux", finies les couches de violons, place aux morceaux longs, alambiqués, sans véritables couplets ni refrains, avec plusieurs thèmes se succédant les uns aux autres. C'est véritablement le premier disque où la "patte" Genesis se fait entendre, avec les synthés de Banks très en avant et des rythmes souvent saccadés. Si on le compare aux trois albums qui vont suivre, Trespass sonne comme un brouillon de ceux-ci. Un brouillon sympathique certes, mais qui pêche par la volonté de ne surtout pas faire comme tout le monde. Résultat: au sein d'un seul morceau se succèdent de très jolis passages, puis des passages un peu longuets. On retiendra la magnifique introduction acoustique de "White mountain", les jolies parties chantées de "Visions of angels" ou la fin quasi tubesque de" Stagnation" (à partir de 6'50). La pièce maîtresse de cet album est sans nul doute le morceau qui le clôture: "The knife", son rythme syncopé, ses giclées de guitares, le débit ahurissant de Gabriel... Pas un hasard si cette chanson sera le pilier de leurs concerts pour les trois années à venir. On entend là tout le potentiel du groupe, qui parviendra à l'exploiter de façon beaucoup plus maîtrisée sur les albums suivants.

Album en entier ici

La période qui suit la parution de "Trespass" va être particulièrement mouvementée pour le groupe, qui va voir deux de ses membres le quitter. D'abord le batteur John Mayhew, qui va littéralement disparaître du jour au lendemain, à tel point que sa propre famille ne saura pas ce qu'il est devenu pendant une bonne dizaine d'années! Ensuite et surtout, c'est Anthony Phillips qui va quitter le navire. Le guitariste était en effet de plus en plus tétanisé à l'idée de monter sur scène, et ses angoisses allaient bien au-delà du simple trac. Il était en effet devenu physiquement insupportable pour le pauvre Phillips de jouer en public, et c'est la mort dans l'âme qu'il doit se résoudre à abandonner Genesis, qu'il avait pourtant largement contribuer à fonder, et dont il était l'une des principales forces créatrices.

Le trio Banks/Gabriel/Rutherford se met donc en quête de deux nouveaux musiciens. Ils passent ainsi des petites annonces, et les réponses affluent. Des auditions sont donc organisées dans la demeure des Gabriel, et, pour ce qui concerne les batteurs, l'un des prétendants a une idée de vieux briscard. Tout en profitant de la piscine de la propriété, il écoute mine de rien ses concurrents auditionner...et repère immédiatement les erreurs à ne pas commettre! Passant ainsi en fin de journée, le dénommé Philip (dit Phil) Collins se montre le plus convaincant, emporte la conviction du trio et devient donc le nouveau batteur du groupe. Qualité supplémentaire: il chante fort bien, et Gabriel comprend tout de suite qu'eux deux pourront produire des harmonies vocales qui, jusque là, faisaient un peu défaut au groupe, surtout sur scène. Collins, issu d'un milieu nettement plus modeste que les autres, et ayant déjà pas mal roulé sa bosse sur scène dans le milieu saltimbanque, apporte en plus une touche de légèreté et de bonne humeur qui faisait là aussi défaut au groupe jusque là!

Pour le guitariste, c'est un dénommé Stephen (dit Steve) Hackett qui emporte le morceau. Anti guitar-hero total, avec sa barbe hirsute, ses épaisses lunettes, et sa manie de jouer 90 % du temps assis sur scène, il compense cette timidité par une virtuosité et surtout une musicalité rares, notamment avec ses guitares acoustiques.

Genesis est donc désormais composé de Tony Banks, Phil Collins, Peter Gabriel, Steve Hackett et Mike Rutherford. C'est cette formation "légendaire" (deux des cinq plus gros vendeurs de disques des années 80 s'y trouvent) qui va accoucher des quatre albums suivants. A noter que, pour ces quatre albums, le groupe signera tout ses morceaux collectivement, histoire d'éviter les disputes liées aux royalties...





Nursery Cryme
12 novembre 1971
Production: John Anthony

On ne peut dénier une qualité à Genesis: ses membres pigent vite. A peine un an après Trespass et avec un line-up remodelé aux 2/5ème, les voilà qui proposent un album remarquablement maîtrisé, et qui ne retombe pas dans les mêmes pièges que son prédécesseur n'avait su éviter. Il s'ouvre par une pièce maîtresse de l'oeuvre de Genesis, l'extraordinaire "The musical box", qui en plus de dix minutes, condense tout le son Genesis des années 1969-1974. Thèmes se succédant, pouvant être doux comme hyper agressifs, Gabriel chantant une histoire dont lui seul a le secret (la jeune Cynthia décapite d'un coup de maillet son copain Henry, dont le spectre surgit d'une boîte à musique et demande à la gamine de le toucher avant qu'il ne se mette à vieillir en accéléré!), et avec un final tout bonnement exceptionnel (à partir de 7'37)... Bref, le groupe a prodigieusement progressé en une seule année. Les deux autres longs morceaux ("The fountain of Salmacis" et surtout "The return of the giant hoghweed") sont très bons également. Côté morceaux "normaux", la palme revient au magnifique et méconnu "Seven stones", au refrain splendide et au final éblouissant, avec du mellotron de partout (King Crimson est passé par là...). On notera enfin la présence du rigolo "Harold the barrel", qui annonce la future carrière solo de Peter Gabriel avec son côté sautillant, et le tout petit et délicat duo Collins/Hackett "For absent friends", avec pour la première fois Phil Collins en chanteur! Bref, un excellent album, qui certes a vieilli, mais bien mieux que Trespass.

Album en entier ici.




Foxtrot
6 octobre 1972
Production: Dave Hitchcock & Genesis

Il faut véritablement envisager Foxtrot comme il se présentait à l'époque où il est sorti, à savoir un vinyle avec deux faces bien distinctes. Sur la face A, quatre morceaux "normaux" (enfin à l'échelle du Genesis de l'époque n'est-ce pas), d'où émerge surtout le majestueux "Watcher of the skies", évoquant la vision que peut avoir un extra-terrestre de notre planète. L'intro, à grands coups de mellotron, est idéale pour débuter les concerts, ce que le groupe ne se privera pas de faire dans les années qui suivront. Les trois autres morceaux de cette première face, s'ils sont loin d'être mauvais, manquent toutefois d'un peu de souffle pour rivaliser avec les meilleurs moments du Genesis première période. Et puis on retourne le vinyle et on attaque la face B. Face qui démarre par un petit instrumental acoustique, "Horizons", au long duquel Steve Hackett détourne une étude pour violoncelle de Bach. C'est très beau. Et arrive ensuite le monstre. Le morceau qui peut prétendre au titre de "plus grand morceau de rock progressif de l'histoire". L'immense "Supper's ready". Sur un texte complètement surréaliste de Peter Gabriel, le groupe fait se succéder sept thèmes, tous plus réussis les uns que les autres, notamment le bouleversant "Lovers' leap" d'intro. Le morceau part faussement dans tous les sens, en fait il est complètement maîtrisé de bout en bout, et il permettra à Peter Gabriel d'utiliser en concert toute sa panoplie de masques déglingués. Lorsque les dernières notes du morceau s'évanouissent, l'auditeur est complètement KO. Alors bien sûr, il faut un peu rentrer dans le trip progressif. Bien sûr, il faut accepter que le chanteur nous parle de pompiers, d'homme-fleur et de sécurité sociale. Mais si on accepte ça, on est près pour un voyage grandiose de 23 minutes. Alors voilà pourquoi Foxtrot restera à jamais l'album d'une chanson. Mais quelle chanson!

Album en entier ici et une version live de "Supper's ready" de l'époque .






Selling England By The Pound
13 octobre 1973
Production: John Burns & Genesis

Selling England By The Pound est certainement le disque le plus varié et le plus abouti de la première période de Genesis - The Lamb Lies Down On Broadway qui le suit étant à mettre complètement à part dans la discographie genesisienne. On retrouve deux morceaux longs format de près de 11 minutes: si "The battle of Epping Forest" n'est pas complètement convaincante sur la durée, "The cinema show" est en revanche une réussite totale, avec des parties chantées magnifiques, et un final instrumental banksien du plus bel effet. Deux autres morceaux sont d'une longueur certaine: tout d'abord "Dancing with the moonlit knight", qui s'ouvre par un des plus beaux thèmes de Genesis, et qui malheureusement se perd un peu sur ses deux dernières minutes. "Firth of fifth" ensuite, magnifique oeuvre principalement écrite par Banks (l'intro est quasiment de la musique classique), mais sur laquelle Hackett greffe un solo pas piqué des vers. Au milieu de tout ça, Phil Collins interprète de nouveau une ch'tite ballade acoustique, mais cette fois avec Rutherford comme accompagnateur, et ça donne la charmante "More fool me". Quant à Hackett, il est le principal artisan d'un instrumental de premier ordre, "After the ordeal" (que le groupe avait hésité à inclure sur l'album, craignant que ce dernier ne soit trop long). Et c'est encore Hackett qui offre au groupe un premier tube! Oh, pas le tube du siècle, ni le plus marquant de Genesis, mais enfin une chanson qui fait une percée dans les charts et qui donne une visibilité supplémentaire au groupe. Il s'agit de la rigolote "I know what I like (in your wardrobe)", qui sera dans les années suivantes un passage obligé des concerts, Phil Collins réalisant à cette occasion une "danse du tambourin" homérique. Du très très bon boulot donc, et certainement le disque du Genesis première période qu'il faut écouter en priorité pour voir si on accroche ou pas. Mais c'est alors que le groupe commence véritablement à prendre son envol que les premières tensions entre Peter Gabriel et les quatre autres commencent à se faire sentir...

Album en entier ici et une version live à l'ORTF de "I know what I like" bidonnante .

La première tournée américaine entamée par le groupe à cette époque-là marque fortement l'esprit toujours en ébullition de Peter Gabriel, qui imagine bien l'album suivant évoquer d'une manière ou d'une autre les Etats-Unis. En parallèle, Gabriel reçoit également au moins une proposition pour jouer dans un film. Il est vrai que ses prestations scéniques, à grands renforts de masques et autres mises en scène savamment pensées, ont de quoi impressionner certains réalisateurs par la puissance qu'elles dégagent. Si cette proposition reste finalement lettre morte, on ne peut pas dire que les quatre autres membres du groupe aient vu d'un bon oeil l'éventualité de voir leur chanteur indisponible pour plusieurs semaines...

Petit à petit, le fossé se creuse ainsi entre Peter Gabriel et le reste du groupe. Un autre événement va alors marquer la vie de Genesis: l'épouse de l'époque de Gabriel, Jill, est enceinte de leur premier enfant (une fille) et l'accouchement comme la grossesse se passent très mal, la mère et la fille étant à deux doigts d'y rester... Peter Gabriel passe donc beaucoup de temps auprès d'elles, et aussi tout seul, ce qui lui permet d'écrire la totalité des textes de l'album suivant du groupe, mais aussi certaines des musiques. C'est dans ce contexte bien particulier que paraît ainsi...






The Lamb Lies Down On Broadway
18 novembre 1974
Production: John Burns & Genesis

Dès la pochette, la rupture est très nette avec les albums précédents: on est dans le dur. Quand on retourne la pochette, autres ruptures: c'est un double album et les morceaux sont beaucoup plus courts qu'avant (deux seulement franchissent les 8 minutes et beaucoup sont construits de façon classique couplets/refrains). Enfin, l'album aurait dû être vendu sous l'appellation "Peter Gabriel & Genesis" tellement le chanteur marque de son empreinte ce disque, complètement à part dans l'oeuvre du groupe. Gabriel a donc imaginé l'histoire du new-yorkais Rael, mais au lieu de créer un scénario "sérieux" à la Tommy ou à la The Wall, le Gabounet sort de son esprit un conte des temps modernes, au cours duquel le pauvre Rael se voit embarquer dans un nuage, être coincé dans une cage, ne pas être sauvé par son frère John, avoir un coeur chauve (si si), ramper sur des tapis, se retrouver dans une salle avec 32 portes, faire l'amour avec des femmes-serpents, se faire émasculer, voir son visage sur celui de son frère, et finalement disparaître. Ca part donc dans tous les sens, et pourtant la musique de Genesis n'a jamais sonné aussi sombre, aussi tendue que sur ce double album, sur lequel les très grands moments sont légion. "The lamb lies down on Broadway" et son intro fabuleuse, l'anxiogène "In the cage", la quasi heavy "Back in N.Y.C.", le sublime instrumental "Hairless heart", la sautillante "Counting out time" (du Peter Gabriel pur jus), la performance ahurissante de Gabriel sur "The chamber of 32 doors", la bouleversante "The lamia", la délicate The light dies down on Broadway"... Si on sent un léger essoufflement sur la fin du disque (m'enfin sur plus de 90 minutes de musique, ce n'est pas un scandale), le niveau créatif atteint par le groupe est particulièrement élevé, quand bien même l'album n'est pas à proprement parler un travail particulièrement collectif. Reste enfin à évoquer une chanson. La plus belle de tout le répertoire de Genesis? La plus représentative aux yeux du groupe en tout cas, puisque c'est celle-là qu'ils réenregistreront en 1999 pour un best of, et c'est par celle-là qu'ils termineront tous les concerts de leur tournée d'adieux de 2007. J'ai nommé "The carpet crawlers". Passée une intro de 55 secondes, la chanson s'ouvre et là on se tait. Principalement composée par Banks et Rutherford pour les couplets, et Gabriel pour les refrains, elle doit aussi beaucoup aux interventions de Hackett à la guitare et à la deuxième voix de Collins sur les refrains. Un bijou absolu. Un sommet. Un chef d'oeuvre.

Album en entier ici.

A la fin de l'enregistrement de l'album, Peter Gabriel a acquis la conviction qu'il ne pouvait aller plus loin avec ses quatre acolytes, et que, s'il voulait continuer dans la direction amorcée par "The Lamb Lies Down On Broadway", il devait voler de ses propres ailes. C'est ainsi qu'au début de la tournée qui suit, il annonce au reste du groupe et à leur manager sa décision de quitter Genesis, décision qui doit rester secrète jusqu'à la fin de cette série de concerts. Le dernier concert donné par le quintet à lieu à Saint-Etienne, et juste avant de monter sur scène, Gabriel joue dans les coulisses, en présence de tout le groupe, la sonnerie aux morts avec son hautbois... Tout le monde est triste, certes, mais tout le monde avait bien conscience que le groupe ne pouvait pas continuer ainsi.

Pour le grand public, c'est un choc. Gabriel, avec sa voix et sa présence scénique, représentait quasiment à lui seul le groupe aux yeux des spectateurs, et ce quand bien même il n'en était pas le principal compositeur. Autant dire que le challenge pour le nouveau chanteur s'annonçait difficile. Toutefois, Peter Gabriel ne se faisait aucun souci quant à la capacité de ses collègues à écrire des chansons sans lui, ce en quoi il avait parfaitement raison.

Les auditions commencent donc pour trouver un nouveau chanteur. Et c'est le drame. Tous se plantent dans les grandes largeurs. Il y en a bien un qui s'en tire pas mal, mais au moment où les autres le testent sur un nouveau morceau (le futur "Squonk"), c'est une horreur. Les quatre Genesis se retrouvent donc le bec dans l'eau... Ou presque! En effet, pour guider les auditionnés, c'est Phil Collins, qui assurait jusque là les choeurs, voire même la voix principale sur deux morceaux, qui reprenait la voix de Gabriel. Et ça sonnait drôlement bien... Les trois autres lui demandent de faire une prise "sérieuse" sur le fameux "Squonk": Collins sort le truc parfait! Banks, Hackett et Rutherford lui proposent donc de devenir le chanteur de Genesis!

Collins est très surpris de la proposition, et accepte sur le principe, mais sur le mode "bon, uniquement pour cet album, et puis moi je veux continuer à être le batteur sur scène!". Sauf qu'ils se rendront très vite compte qu'il est beaucoup moins difficile de trouver un batteur remplaçant qu'un chanteur remplaçant...

Et c'est ainsi que le quintet devient quatuor. Autre nouveauté: les morceaux ne seront plus signés collectivement, histoire de montrer qui sont les véritables forces créatrices du groupe. Genesis, ainsi galvanisé, publie contre toute attente un excellent disque, peut-être même son meilleur:





A Trick Of The Tail
13 février 1976
Production: David Hentschel & Genesis

Attention, grand disque. Paradoxalement boostés par le départ de Gabriel, le quatuor publie un album dense et extrêmement mélodique, où le patron s'impose comme étant Tony Banks, puisque c'est le seul dont le nom figure dans la composition de chacun des titres du disque. Seul, il signe la quasi symphonique "Mad man moon" (le passage entre 2'38 et 4'35, bonjour le chef d'oeuvre) et la très Beatles "A trick of the tail" (ce clip!). Avec Rutherford, ils composent l'efficace "Squonk" (très beau refrain) et la bouleversante "Ripples", avec encore un pont instrumental à se pendre (entre 4'10 et 6'42). Avec Collins, Banks compose la sympathique "Robbery, assault and battery" (avec encore un passage fulgurant entre 4'21 et 4'51), et avec Hackett, le clavier signe le sommet de l'album, l'exceptionnelle "Entangled". Entre la 12 cordes des couplets, les voix aux refrains, et le final avec le mellotron à fond les ballons, c'est un véritable chef d'oeuvre. Enfin, le quatuor compose ensemble le morceau d'ouverture, né d'une improvisation, l'hyperdynamique "Dance on a volcano", et le morceau de fermeture, l'instrumental "Los endos", qui mêle habilement plein de thèmes entendus sur l'album. Enfin, instrumental... Pas complètement... A la toute fin, on entend Phil Collins chanter la phrase "There's an angel standing in the sun / Free to get back home"... Clin d'oeil sympathique à l'ange Gabriel bien sûr, désormais libre de rentrer à la maison! En tout cas, ce dernier avait parfaitement raison: malgré la place qu'il prenait sur scène, ses quatre acolytes n'avaient pas besoin de lui pour accoucher d'un album de très très haute volée. A mon très humble avis, il s'agit tout bonnement du meilleur album de Genesis!

Album en entier ici.






Wind And Wuthering
17 décembre 1976
Production: David Hentschel & Genesis

Difficilement concevable aujourd'hui, mais c'est bien seulement dix mois après leur précédent album que les quatre membres de Genesis publient ce Wind And Wuthering. Et forcément, il ressemble beaucoup à son prédécesseur, ce qui est à la fois une bonne nouvelle - les compositions sont de très bonne facture - mais aussi un poil frustrant - le groupe fait un peu du surplace musicalement parlant. Il y a des moments splendides bien sûr: "One for the vine" (Banks), et son passage instrumental complètement dingue (de 4'39 à 6'23), le slow de la mort "Your own special way" (Rutherford), la splendide "Blood on the rooftops" (Collins/Hackett), le rythme de batterie ahurissant de Collins sur "Wot gorilla?", ou encore la magnifique conclusion qu'est "Afterglow" (Banks), régulièrement jouée en concert pendant les années qui viendront. Après, et c'est bien évidemment un avis tout personnel, si je trouve cet album formellement splendide, je lui trouve aussi un petit manque de souffle "épique", qu'on retrouvait sur son prédécesseur. Si ce disque remporte lui aussi un franc succès commercial, le groupe va devoir faire face à un nouveau départ...

Album en entier ici.

Après Peter Gabriel, c'est en effet Steve Hackett qui va décider de quitter le groupe, las de devoir ravaler bon nombre de ses compositions à chaque album - Banks reconnaîtra d'ailleurs par la suite qu'il n'était pas tendre avec le guitariste lorsqu'il s'agissait de choisir quelles compositions allaient figurer sur tel album du groupe. Le trio restant décide de résoudre le problème posé par cette défection de la même manière qu'il avait géré le départ de Gabriel, à savoir en ne recrutant personne pour remplacer Hackett en studio, Rutherford assurant dorénavant les parties de basses et de guitares, et en embauchant en revanche un guitariste pour la scène. C'est ainsi que Daryl Stuermer va devenir le guitariste de scène de Genesis à compter de cette date (côté batterie, après que Bill Bruford, ex-King Crimson, ait assuré derrière les fûts la tournée de 1976, c'est Chester Thompson qui s'installera à la batterie pour les tournées à venir).

"Ainsi donc les voilà trois"... Ca tombe bien, ça va leur donner une idée pour le nom du prochain album à venir!.





...And Then There Were Three...
7 avril 1978
Production: David Hentschel & Genesis

Cet album marque un net tournant dans le son Genesis: les chansons se font moins longues, moins expérimentales, plus simples, voire plus..."pop". Autre évolution: Collins, bien qu'essayant en même temps de sauver son mariage, contribue de plus en plus au niveau de la composition des morceaux - il en cosigne 4 sur 12 - même si Rutherford et surtout Banks demeurent les maîtres du jeu pour l'instant. Si la musique du groupe n'est plus aussi complexe qu'auparavant, bon nombre des morceaux garnissant cet album sont très bons. Banks signe deux merveilles absolues avec "Undertow" (ce refrain!) et "Burning rope" (splendide solo de Rutherford au milieu), ainsi qu'un slow fort efficace ("Many too many). Côté Rutherford, on retiendra surtout la punchy "Deep in the motherlode". Mais c'est surtout le dernier morceau de l'album qui va tout changer. Un jour, pendant un enregistrement, Rutherford gratouille un riff. Banks kiffe grave, et plaque des accords dessus. Collins kiffe grave aussi et écrit des paroles fortement autobiographiques sur son couple qui part à la dérive. Et c'est ainsi que Genesis accouche de son premier énorme tube: "Follow you follow me", qui va donner la direction suivie par le trio pour la décennie à suivre. Les fans de la première heure crieront à la trahison, mais tout un nouveau public, plus jeune, va découvrir Genesis par ce versant plus accessible.

Album en entier ici.




Duke
24 mars 1980
Production: David Hentschel & Genesis


Pas besoin d'aller chercher plus loin le meilleur album de Genesis période "trio", c'est ici que ça se passe. Ceci s'explique d'abord par le fait que les membres du groupe vont collaborer étroitement musicalement parlant, ce qui va aboutir à un morceau de près de 30 minutes racontant la vie du prénommé Albert. Mais craignant - à juste titre - que les critiques fassent la comparaison avec "Supper's ready", ils vont finalement décider de scinder ce morceau en 6 chansons disséminées tout au long de l'album, tout en conservant leur ordre naturel: "Behind the lines" / "Duchess" / "Guide vocal" / Turn it on again" et les quasi instrumentaux "Duke's travels / Duke's end". Chacun dans leurs styles, ces morceaux sont excellents (les deux instrumentaux finaux font certainement partie de ce que le groupe a fait de mieux, toutes périodes confondues), et avec "Turn it on again", Genesis s'offre même un tube! Autre nouveauté: marqué par son récent divorce, Phil Collins s'est mis à écrire plein de chansons. Il les joue à Banks et Rutherford, qui en retiennent deux: "Please don't ask" et surtout "Misunderstanding", qui rencontrera un joli succès en single. Rutherford signe le rugueux "Man of our times" et la ballade "Alone tonight"; quant à Banks, outre la sympathique "Cul-de-sac", il compose également une merveille absolue, "Heathaze". En résumé, pas grand-chose, voire rien à jeter au bout de ces 55 minutes de musique. Ce qui est assez révélateur, c'est que Duke demeure l'album préféré de Tony Banks himself. C'est dire sa qualité.

Album en entier ici.

Ne sachant trop quoi faire avec tous les morceaux très personnels qu'il avait écrits suite à son divorce, Phil Collins va les enregistrer pour en faire un album solo, histoire que ces chansons passent à la postérité. Et à son immense surprise, ce premier album solo, Face Value, va être un énorme succès, porté par le single tubesque "In the air tonight". Banks et Rutherford se disent qu'ils vont devoir se trouver un nouveau chanteur et un nouveau batteur...Mais à leur grande surprise, Collins décide de mener de front ses deux carrières, tout bonnement parce qu'il y trouve son compte. Ce rythme effréné aura en revanche raison de nombre de ses relations sentimentales, mais ceci est une autre histoire... Genesis continue donc en trio avec...





Abacab
18 septembre 1981
Production: Hugh Padgham & Genesis

Le trio décide de changer de producteur et de bosser désormais avec l'homme qui avait produit le premier album solo de Phil Collins, Hugh Padgham. Fatalement, cela va aboutir à des albums se ressemblant beaucoup au niveau des arrangements, ce qui va achever d'instiller la confusion chez le grand public entre Genesis et Phil Collins. Autre inconvénient: Padgham maîtrise parfaitement les nouvelles technologies de l'époque et les utilise...beaucoup, ce qui va donc donner un album sonnant vraiment très très très années 80 (ces sons de percussions bon sang...). Enfin, le trio va écrire beaucoup de chansons collectivement, mais on ne peut pas dire que l'inspiration qui était la leur au moment de Duke ait perduré. Dès la chanson qui donne son titre à l'album, on comprend le problème. Même si le rythme est bien prenant, les sons synthétiques sonnent horriblement datés et viennent tout flanquer par terre, sans parler du refrain, pas vraiment mélodique. Et sur tout l'album ou presque, c'est le même topo. Deux autres singles, "No reply at all" et "Keep it dark" (les couplets auraient pu être énormes, mais ce refrain...) souffrent des mêmes maux, seul le quatrième single, le mélancolique "Man on the corner" (Collins) sauve la baraque. Même Banks semble en panne d'inspiration, son "Me and Sarah Jane" n'étant pas complètement convaincant. Quant à "Who dunnit?", c'est peut-être bien le pire morceau que Genesis n'ait jamais enregistré, toutes périodes confondues. Un album à fuir donc, et que les détracteurs du groupe adoreront détester!

Album en entier ici.




Genesis
3 octobre 1983
Production: Hugh Padgham & Genesis

Histoire d'être totalement indépendants, les Genesis investissent une ferme qu'ils aménagent en studio, baptisé...The Farm. De même, histoire de redynamiser leur méthode de composition, ils décident d'arriver en studio sans rien avoir écrit auparavant et de tout créer à trois. Cela va être à la fois la qualité et le défaut de ce disque (si on excepte la production de Hugh Padgham, souvent en mode casserole...). Le trio le reconnaîtra, ils n'avaient pas vraiment de morceaux en réserve à l'issue de leurs séances de composition, et cela s'entend dans le sens où, si la première moitié de l'album est d'excellente facture, la seconde est en revanche très quelconque. Et pourtant, ces cinq premiers titres envoient du bois, et pas qu'un peu. "Mama" en guise d'ouverture calme tout le monde, avec ce rythme hallucinant et halluciné. Ensuite, le trio nous pond un p'tit tube à la Beatles, "That's all". Puis vient l'énorme tuerie de l'album, voire même le meilleur morceau du Genesis période trio: "Home by the sea / Second home by the sea", fantastique chanson divisée en deux parties (une chantée, une quasi instrumentale), et qui montre le trio à son pic créatif, et qui montre aussi combien complémentaires ces trois gars pouvaient être. Ecoutez la partie instrumentale: entre les percus mammouthesques de Collins, la mélodie au synthé de Banks et les guitares de Rutherford bien agressives, c'est vraiment du très très lourd. Pour terminer ce quinté gagnant, un tube rigolo, "Illegal alien" (quel clip!). Malheureusement, les quatre derniers titres sonnent comme du Genesis en pilotage totalement automatique et viennent un peu gâcher la fête. Mais rien que pour sa première moitié, cet album (le préféré de Rutherford) vaut le détour.

Album en entier ici, et le documentaire à la one again tourné par Phil Collins pendant l'enregistrement de l'album (où on découvre que Banks rigole souvent, incroyable mais vrai) est .






Invisible Touch
6 juin 1986
Production: Hugh Padgham & Genesis

Plus gros succès commercial du groupe, Invisible Touch est une véritable usine à tubes, malgré cette production toujours datée avant l'heure sur certains morceaux. Des tubes à la pelle donc, avec en première ligne "Invisible touch" et "Land of confusion", cette dernière étant en plus portée par un clip fantastique, et dans lequel le groupe manie l'auto-dérision à merveille (la guitare à quadruple manche de Rutherford!). Deux autres tubes présents dans cet album: la ballade (trop?) sucrée "In too deep" et la légère "Throwing it all away". A côté de cela, une chanson vraiment quelconque ("Anything she does), et puis trois morceaux qui tentent de renouer avec plus ou moins de brio avec le "vieux" Genesis. D'abord, "Tonight, tonight, tonight", qui sortira en single en version raccourcie, et qui parvient à instaurer une ambiance assez oppressante, malgré un son de synthé sur le pont flirtant avec Pac Man (à partir de 3'16). "Domino" ensuite, qui franchit les 10 minutes et contient de très bons passages, mais qui reste un peu en-deçà de la "Home by the sea" de l'album précédent. Et enfin l'instrumental de clôture "The brazilian" typiquement banksien, et franchement réussi, avec ce "refrain" d'une grande puissance. Pour beaucoup, Invisible Touch et ses multiples singles platinés est l'album portant le plus la trace de Phil Collins. P'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non. N'empêche que sur la trilogie des années 80 des albums de Genesis produits avec Hugh Padgham, Invisible Touch est certainement le plus réussi (ou le moins raté, ça dépend du point de vue).

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We Can't Dance
28 octobre 1991
Production: Nick Davis & Genesis

Cinq ans ont passé depuis Invisible Touch, et le trio décide de changer dans la continuité. Même mode de composition (on part d'une feuille blanche et on compose tout dans le studio The Farm) mais nouveau co-producteur avec l'arrivée de Nick Davis. Autre nouveauté: We Can't Dance est le premier album du groupe pensé comme ayant comme support principal le CD, et non le vinyle. Traduction: au lieu de 40-45 minutes de musique, nous voici avec un album franchissant la barre des 70 minutes. Avec l'écueil quasi inévitable des chansons superflues, ce qui se produit avec des morceaux comme "Never a time" ou "Way of the world" pour lesquels on ne se relèvera pas la nuit. De même, deux singles sonnent petit bras, à savoir "Tell me why" (dont le refrain décalque celui de "Invisible touch") et "Hold on my heart", ballade trop dégoûlinante pour être honnête. En revanche, tout le reste de l'album est de très bon niveau. Déjà, les guitares de Rutherford reviennent au premier plan, évoquant tantôt un barrissement d'éléphant ("No son of mine", excellent morceau), tantôt du bon gros rock à papa (la drôlatique "I can't dance"). Le trio n'oublie pas d'écrire le tube pop parfait en passant ("Jesus he knows me", fantastique parodie des télévangélistes). Quant aux longs formats, ils sont au nombre de trois: la très belle "Driving the last spike", "Dreaming while you sleep", qui rappelle...Peter Gabriel, et enfin "Fading lights", qui clôt de très belle manière ce disque, certes inégal, mais très attachant, et pas seulement parce que c'est le dernier album studio du groupe avec Phil Collins en son sein.

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A l'issue de la tournée mondiale "The way we walk", ce qui devait arriver arriva. Phil Collins annonce à Tony Banks et Mike Rutherford qu'il ne peut plus mener de front sa carrière au sein de Genesis et sa carrière solo, et qu'il va décider de privilégier cette dernière. Banks et Rutherford, confiants dans leur capacité de continuer à créer ensemble de la musique, se mettent donc à la recherche d'un nouveau chanteur, et ils vont jeter leur dévolu sur un p'tit jeune (par rapport à eux!), l'écossais Ray Wilson, qui officiait jusque là dans le groupe de rock Stiltskin. Sur le papier, cette association des deux vieux briscards et du petit nouveau était séduisante. Sauf que le grand public ne l'entendra pas de cette oreille...




Calling All Stations
1er septembre 1997
Production: Nick Davis, Tony Banks & Mike Rutherford

Plein de problèmes vont se poser à la sortie de cet album. D'abord, six ont passé depuis We Can't Dance, et le paysage musical a vu passer depuis le grunge d'abord, la britpop ensuite. Autant dire que Genesis fait désormais office de dinosaure pachydermique (si si, les deux à la fois). Ensuite, et peut-être surtout, Phil Collins n'est plus dans le groupe. Donc, d'un point de vue musical, moins de titres 100% pop, et surtout pour le grand public, plus cette voix si reconnaissable. Enfin, la critique, qui n'avait jamais été tendre avec le groupe, va littéralement se déchaîner contre Calling All Stations, estimant qu'il n'y a rien à sauver sur ce disque. Et là, pour le coup, on peut reprocher aux médias une mauvaise foi certaine. D'abord parce que vocalement, Ray Wilson, avec sa voix éraillée évoquant davantage Gabriel que Collins, s'en sort très bien. Ensuite, parce que niveau compositions, le duo Banks/Rutherford signe quelques morceaux de toute première bourre. Si l'on enlève les deux-trois morceaux totalement inutiles ("If that's what you need", "Small talk" et dans une moindre mesure "Shipwrecked"), tout le reste montre que le groupe a encore quelque chose à dire. Singles de qualité ("Congo" et surtout "Not about us", au refrain millésimé), longs morceaux de qualité ("Alien afternoon" et "There must be some other way", avec ce pont que seul Banks était capable de composer, écoutez à partir de 3'58), une jolie ballade ("Uncertain wheather")... Et puis deux monstres: "The dividing line" d'abord, qui sonne comme la suite de "One for the vine", avec un thème au synthé imparable et un quasi solo de batterie dantesque, et puis surtout cet extraordinaire "Calling all stations". Pas vraiment de couplets ni de refrains, mais une ambiance à couper au couteau, des enchaînements d'accords surprenants, et la voix de Wilson qui colle parfaitement au tout... Très grand truc. Bref, si l'album n'est pas exempt de défauts, il ne méritait certainement pas le déferlement de critiques négatives à son encontre.

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Fatalement, la tournée qui suit va être un four complet. Pourtant, ayant la volonté de véritablement redémarrer à zéro, Banks et Rutherford n'avaient pas fait appel à Chester Thompson à la batterie, ni à Daryl Stuermer aux guitares, les remplaçant respectivement par Nir Zidkyahu et Anthony Drennan. Pourtant, le public ne suit pas, et c'est rien de le dire. La tournée américaine doit être annulée, et en Europe, c'est pas loin d'être un gros plantage, le groupe étant obligé de passer dans des villes moyennes pour rentabiliser un peu les choses (je n'ai rien contre Angers, mais lors de la période faste du groupe, il aurait été difficilement pensable de voir Genesis s'y arrêter). Seules les dates en Europe dite de l'Est feront le plein, notamment le concert de Katowice (Pologne), qui sera filmé pour la télévision.

A la fin de la tournée, Banks et Rutherford annoncent à Wilson que leur aventure s'arrête là, ce qui plongera Wilson (qui n'y était pour rien le pauvre) dans une profonde dépression. Le groupe sort de sa torpeur en 1999 à l'occasion de la sortie du best of "Turn It On Again": pour l'occasion, Banks, Collins, Gabriel, Hackett et Rutherford réenregistrent "The carpet crawlers". Au cours des années 2000, les rumeurs d'une reformation du quintet pour une tournée consacrée à The Lamb Lies Down On Broadway sont récurrentes, mais rien de concret n'en ressortira.

Il faudra finalement attendre 2007 pour voir de nouveau Genesis sur scène, mais sous la forme du trio Banks/Collins/Rutherford, avec les fidèles Stuermer et Thompson en appui. Rétrospectivement, on peut se demander si Collins, qui commençait déjà à l'époque à rencontrer des problèmes de santé liés notamment à une perte de sensibilité au niveau de plusieurs membres, n'a pas voulu offrir à ses deux amis et à leur public une dernière tournée. Celle-ci rencontrera un succès considérable, le groupe jouant dans des stades bondés tant en Europe qu'aux Etats-Unis.

Et depuis plus rien. Chacun vaque à ses occupations solo, tout en se retrouvant régulièrement pour le plaisir. Contrairement à beaucoup de groupes dont des membres sont partis (Pink Floyd pour ne pas les nommer notamment), les membres de Genesis sont toujours restés en bons, voire en excellents termes. Par exemple, lors de la première date de sa dernière tournée, Collins a salué Banks qui était présent dans la salle. Et puis n'oublions pas cette photo prise il y a deux ans: Collins célébrant son anniversaire avec deux de ses amis... Tout Genesis est peut-être résumé dans cette photo. Des musiciens qui avant toute chose s'entendaient très bien, qui n'ont jamais fait que ce qu'ils voulaient, envers et contre tout, et notamment contre les avis de bon nombre de rock-critics.







ALBUMS LIVE




Genesis Live
20 juillet 1973
Enregistré les 24 et 25 février 1973 à Manchester et Leicester
Production: John Burns & Genesis

Initialement, cet album était uniquement destiné, en guise de "cadeau bonus", au marché italien. Problème: même si nous étions à l'époque encore bien loin d'internet, les éditions pirates de ce disque ont pullulé, si bien que la maison de disques de Genesis décida en catastrophe de publier finalement cet album au niveau mondial, et sans vraiment que le groupe ne soit associé à la démarche, ni en terme de choix des morceaux, ni en terme de mixage. Nous sommes en 1973, le groupe est donc à fond dans sa période progressive, et ils proposent ici cinq longs morceaux, dont des versions fort convaincantes de "The musical box" et "The knife". Déception toutefois avec l'absence de "Supper's ready", pourtant jouée lors des concerts en question, mais absente par manque de place. Jusqu'à la parution du formidable coffret Archive 1967-75, Genesis Live a été la seule possibilité d'entendre le groupe live avec Gabriel au chant, et rien que pour ça il faut y jeter une oreille.

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Seconds Out
21 octobre 1977
Enregistré les 23 juin 1976 et 11, 12, 13 et 14 juin 1977 à Paris
Production: David Hentschel & Genesis

Attention, live indispensable! Enregistré à un an d'intervalle à Paris, sur les tournées ayant suivi A Trick Of The Tail et Wind And Wuthering, cet album est une incontestable réussite. Le choix des morceaux est excellent, oscillant entre formats courts ("The carpet crawlers", "Afterglow" et la section finale de "The musical box") et longues épopées ("The cinema show" et bien évidemment "Supper's ready"). Le groupe joue soudé et de façon très dynamique, Collins prend déjà bien ses marques en tant que showman (on entend la danse du tambourin sur "I know what I like"), et puis, en bon franchouillard, c'est toujours sympathique d'entendre des "Merci Paris!" et le public scander "Une autre! Une autre!". C'est pendant le mixage de cet album qu'Hackett décide de quitter le groupe, ce qui donne un double sens au titre de l'album (c'est le "deuxième album dehors" certes, mais aussi le "deuxième membre du groupe qui s'en va"). A noter que le titre enregistré en 1976 ("The cinema show") permet d'entendre, pour la seule fois sur un disque de Genesis, Bill Bruford à la batterie, avec son jeu lorgnant vers le jazz très reconnaissable (utilisation frénétique du charleston!).

Album en entier ici.




Three Sides Live
4 juin 1982
Enregistré un peu partout entre 1976 et 1981
Production: Genesis

Album live un peu fourre-tout, enregistré sur une période de cinq ans, et qui essaye de piocher dans un peu toutes les époques du groupe. Cela donne parfois des cohabitations surprenantes ("Dodo/lurker" et "Abacab" qui côtoient "The fountain of Salmacis" ou "In the cage"...) et cela nuit un peu à la cohésion de l'ensemble. Album live sympathique donc, mais pas indispensable. A noter que le titre fait référence au fait que, dans certaines éditions, la quatrième face du vinyle n'était pas live, mais contenait cinq titres inédits enregistrés en studio, dont les très beaux "Evidence of autumn" et "Open door".  

Album en entier ici.




The Way We Walk, Volume One: The Shorts
9 novembre 1992
Enregistré un peu partout entre 1986 et 1992
Production: Nick Davis, Robert Colby & Genesis

Le membre de Genesis est malin: il sait que son public se scinde en deux groupes, à savoir les fans de la période progressive et les fans de la période pop. Histoire de ne léser aucun des deux groupes, le groupe va donc publier deux albums live à deux mois d'intervalle, l'un dédié aux chansons courtes, et l'autre aux longues. C'est donc d'abord le volume dédié aux "shorts" qui est publié: en résumé, on a 11 titres et autant de tubes. Alors c'est sûr, c'est calibré pour que ça marche et pour brosser l'auditeur dans le sens du poil, mais soyons honnêtes, c'est redoutablement efficace. A noter que sur la pochette apparaissent pour la première fois les fidèles Chester Thompson et Daryl Stuermer, accompagnateurs "live" depuis (alors) 15 ans déjà...




The Way We Walk, Volume Two: The Longs
11 janvier 1993
Enregistré à Hanovre les 10 et 13 juillet 1992
Production: Nick Davis, Robert Colby & Genesis

Bon, alors là, c'est autre chose. Six titres "seulement", mais il faut voir lesquels. Deux extraits du dernier album en date ("Driving the last spike" et la très réussie "Fading lights"), les inévitables "Domino" et "Home by the sea / Second home by the sea" (avec une version d'une puissance hallucinante qui enterre la version originale), un double solo de batterie Collins / Thompson ("Drum duet")...et puis un truc de malade. Un "Old medley" compilant "Dance on a volcano / The lamb lies down on Broadway / The musical box / Firth of fifth / I know what I like", mais avec aussi des citations de "Follow you follow me", "Your own special way", "That's all" et même..."Stagnation" (1970!). Un pur régal, qui à lui seul fait de ce disque live un indispensable.

(pas de lien trouvé vers les albums live entiers par contre!)




Live Over Europe 2007
26 novembre 2007
Enregistré un peu partout en Europe à l'été 2007
Production: Nick Davis

L'album de la tournée de la reformation de 2007, donc vraisemblablement le tout dernier album de Genesis. Alors oui, bien sûr, il y a des tempos ralentis. Il y a (surtout) beaucoup de tonalités baissées, Collins n'ayant plus la même facilité à monter dans les aigus qu'auparavant. Oui mais voilà, il y a le répertoire. En choisissant les meilleures versions de chacune des chansons jouées lors de cette tournée, Genesis propose ainsi 2h20 de musique non stop en piochant dans toutes ses périodes. Et le résultat est magistral. On notera notamment un medley "In the cage / The cinema show / Duke's travel" du meilleur effet, ainsi que l'exhumation de la magnifique "Ripples" et la conclusion de ce concert par l'exceptionnelle "The carpet crawlers". On pouvait difficilement espérer mieux en guise de conclusion pour la carrière hors normes de ce groupe.

Concert de Rome (le DVD donc) en entier ici.



COMPILATIONS



Turn It On Again - The Hits
26 octobre 1999


Un best of certes, mais qui annonce la couleur dès son titre: on a tous les hits, mais "que" les hits, et encore pour certains en version single, donc un peu raccourcis pour l'occasion (le final de "No son of mine" bon sang...). Donc, concrètement, énormément de morceaux de la "période Collins", "Congo" extrait de Calling All Stations, et seulement deux extraits de la "période Gabriel". Mais là réside le seul véritable intérêt de cette compilation: en effet, outre "I know what I like", on a droit à une version entièrement réenregistrée de "The carpet crawlers", baptisée "The carpet crawlers 1999", et qui voit donc le quintet Banks / Collins / Gabriel / Hackett / Rutherford réuni pour une nouvelle mouture de ce splendide morceau. On notera le partage des voix entre Collins et Gabriel, et des parties de guitares particulièrement pêchues.

A noter que, suite à la tournée de 2007, une nouvelle édition de ce best of est parue, avec la même pochette mais avec un fond gris. Baptisée Turn It On Again - The Tour Edition, cette compilation s'étale sur deux CD, avec un choix de morceaux élargi, dont certaines bonnes surprises ("Paperlate", "Pigeons", "Inside and out", le single de 1971 jamais paru en album "Happy the man" et même une version raccourcie de "The knife").




Platinum Collection
29 novembre 2004

Sans doute la compilation la plus complète du groupe. 40 morceaux, dans l'ordre inversement chronologique (sauf "Calling all stations", on ne sait pas pourquoi!), avec certes tous les tubes mais aussi les meilleures chansons du groupe ("Home by the sea / Second home by the sea", "Undertow", "Ripples") et, cerise sur le gâteau, des versions non amputées de "Supper's ready", "The musical box" et "The knife". En plus, on trouve cette compilation souvent à un prix très attractif. Donc, s'il ne faut avoir qu'un best of de Genesis permettant de découvrir leur oeuvre, c'est celui-là qu'il faut avoir!




R-Kive
29 septembre 2014

Concept très intéressant pour cette compilation: une liste chronologique des meilleurs titres de Genesis sur trois CD avec, insérés de temps en temps, des titres des carrières solo de ses membres, toujours en respectant la chronologie. Cela permet d'entendre et de comprendre l'apport de chacun au sein de l'entité Genesis, et puis aussi d'entendre des choses peu connues comme "Every day" de Hackett ou "For a while" de Banks. Bon, on entend aussi sur cette compilation des choses nettement plus connues, n'est-ce pas messieurs GabrielCollins et Rutherford???...

A noter que le DVD du même titre est également disponible, et consiste en un documentaire sur l'histoire du groupe. C'est complet, certes, mais on n'entend pas beaucoup Hackett (qui était alors en tournée avec son spectacle "Genesis revisited", le management du groupe aurait-il moyennement apprécié?), et surtout l'épisode Ray Wilson est complètement occulté. Dommage.



COFFRETS



Archive 1967-75
22 juin 1998

Attention, objet indispensable pour tout fan! 4 CD qui se décomposent comme suivent:
- les deux premiers CD contiennent le concert donné par le groupe au Shrine Auditorium de Los Angeles le 24 janvier 1975. La set-list est simple: tout The Lamb Lies Down On Broadway! Autant dire une merveille, avec un seul bémol toutefois: gêné qu'il était à l'époque par ses costumes (notamment celui du "Slipperman"), Peter Gabriel chantait souvent loin du micro, ou en tout cas de façon non satisfaisante selon lui. Il a donc réenregistré bon nombre de ses parties en 1998 pour la sortie de ce coffret (et Hackett a aussi refait quelques parties de guitares...). Mais mis à part cela, l'écoute de ces deux CD est un vrai régal.
- CD 3: d'abord cinq morceaux enregistrés lors d'un concert donné au Rainbow Theatre de Londres le 20 octobre 1973, avec incluses les petites histoires narrées par Gabriel entre les morceaux. Avec surtout la présence de "Supper's ready", enfin chantée par Gabriel sur un CD! Splendide. Quatre autres titres sur ce CD: une version live de "Stagnation", deux titres publiés sur des 45 tours mais inédits en album ("Happy the man" et "Twilight alehouse"), et une version alternative de "Watcher of the skies".
- CD 4: le graal. Vingt titres datant de 1967 et 1968, enregistrés par un groupe alors tout débutant. On y entend certains titres de From Genesis To Revelation mais sans les cordes (ça va très bien à "In the wilderness"), des demos ("Patricia", qui deviendra "In hiding"), et plein de petites merveilles qui étaient restées jusque là dans les placards: "Pacidy", "Let us now make love", "The magic of time", "Hey!"...  Que du bonheur.




Archive #2 1976-92
6 novembre 2000

Même principe que pour le coffret précédent, mais pour la période Collins. Trois CD seulement, sachant que deux et demi auraient été suffisants. On a en effet droit à quatre remixes interminables de tubes totalement dispensables. Pour le reste, plein de morceaux live peu connus enregistrés au cours de cette période ("Burning rope", "Ripples", "The brazilian", "Entangled", miam!), et plein de faces B de 45 tours alternant le moyen et le très bon ("The day the light went out", "Open door"), voire le sublime. Je dois avouer avoir un très gros faible pour l'instrumental "Submarine", inexplicablement écarté de Abacab, alors qu'il est d'une puissance phénoménale. Ce coffret se clôture sur une version de travail de "Mama" très intéressante, intitulée "Mama (work in progress)", et qui prouve qu'on ne crée pas un zinzin pareil en un claquement de doigts (notez le ricanement de Collins légèrement différent du définitif!).




DVD

Ne seront évoqués ici que les DVD officiels ET facilement trouvables dans le commerce ou sur le net sans devoir payer des frais de port astronomiques...


Three Sides Live
Enregistré les 28 et 29 novembre 1981 au Savoy Theatre et au Nassau Coliseum de New York

Sorti initialement en VHS, il aura fallu attendre 2009 pour une sortie en DVD, puis 2014 pour une sortie en blu-ray. L'image et les sonorités de l'époque n'ont pas spécialement bien vieillis, on n'a pas l'intégralité des morceaux joués lors de ces concerts... A réserver donc aux fans uniquement.




Live At Wembley Stadium
Enregistré du 1er au 4 juillet 1987 au stade de Wembley à Londres


Genesis à son apogée commercial, et Phil Collins à son apogée en tant que showman au sein du groupe. Même si les coupes de cheveux et certains styles vestimentaires sont cultissimes, ce concert envoie du bois, malgré le fait que certains morceaux aient été coupés au montage. L'arrivée du groupe dans le stade bondé sur "Mama" demeure un grand moment, ainsi que le medley final qui incorpore des citations (notamment) de "Pinball wizard" et "(I can't get no) Satisfaction". Notez l'abattage de folie du père Collins!




The Way We Walk - Live In Concert
Enregistré au Earls Court à Londres le 8 novembre 1992

Concert filmé dans son intégralité lors de l'un des passages londoniens du groupe lors de la tournée qui suivit We Can't Dance. C'est bien évidemment musicalement parfait, et ce d'autant plus que le choix de la set-list fait la part belle aux longs morceaux, avec ce fameux "Old medley" absolument fantastique. Mais on peut quand même déceler une perte de patate de Phil Collins par rapport aux concerts de la précédente tournée. Bien sûr, il assure parfaitement le job, mais avec moins d'implication et de niaque qu'avant. La lassitude commençait certainement à poindre le bout de son nez, et il allait d'ailleurs quitter le groupe à la fin de cette tournée...




When In Rome 2007
Enregistré le 14 juillet 2007 au Cirque Maxime de Rome

Pas fou, le groupe décide de capter pour le DVD de la tournée de reformation le concert gratuit donné à Rome devant environ 500.000 personnes. Autant dire que les plans larges sur la foule immense au début du DVD sont hyper impressionnants et donnent le ton. Pour le reste, malgré les tonalités baissées, c'est vraiment du très très haut niveau, musicalement et visuellement ("I can't dance" notamment). En plus, des liens permettent d'assister aux répétitions pour chacun des morceaux du concert. Cerise sur le gâteau, un troisième DVD contient un documentaire intitulé "Come rain or shine" qui retrace les coulisses de cette tournée, des premières répétitions au concert inaugural de la tournée. Les retrouvailles entre Collins et tout le monde (à 3'30) montrent l'ambiance bon enfant qui règne dans cette formation, et le reste du documentaire montre aussi l'énorme boulot de production qui se cache derrière une tournée de cette envergure. Passionnant!




The Video Show

Comme son nom l'indique, l'intégralité des clips de Genesis!




LIVRES


L'histoire du groupe racontée par ses membres via des entretiens croisés. Aucun commentaire supplémentaire, des illustrations riches et nombreuses, des musiciens qui se livrent sans détours... Un must!




Ecrit par Frédéric Delâge, un passionné de rock progressif en général et de Genesis en particulier, cet ouvrage est LA référence française sur le groupe. Anecdotes, techniques d'enregistrements, tout y est... Une véritable mine d'informations!