Beds are burning
Put down that weapon
Dreamworld
Arctic world
Warakurna
The dead heart
Whoah
Bullroarer
Sell my soul
Sometimes
Gunbarrel highway
Paroles & musique: Peter Garett, Rob Hirst & Jim Mogine sauf:
"Arctic world", "Whoah" et "Sell my soul": Peter Garrett & Jim Moginie
"Warakurna": Jim Moginie
"Gunbarrel highway": Peter Garrett, Rob Hirst, Jim Moginie, Martin Rotsey & Peter Gifford
Production: Warne Livesey & Midnight Oil
Durée: 46:37
Date de parution: août 1987
Eté 1986. Les cinq membres de Midnight Oil jouissent d'une popularité certaine dans leur patrie d'origine, l'Australie, mais ne sont guère connus hors de leurs frontières. Emmenés par l'immense (par la taille) Peter Garrett, ils font notamment de l'écologie leur principal cheval de bataille et écrivent un grand nombre de titres sur le sujet. Ils auraient pu continuer à faire cela longtemps si, en ce fameux été, ils n'avaient pas sillonné l'Australie en compagnie du groupe Warumpi Band, composé en majorité de musiciens issus de la communauté aborigène. Voici donc les Oils en train de jouer en plein désert austral, dans des "réserves" aborigènes, devant les membres d'un peuple très peu considéré par les pouvoirs publics en place.
Le choc est immense pour Garrett et les siens; ils diront plus tard qu'ils n'avaient jusque là pas eu conscience de la façon dont était traitée la communauté aborigène, et que cette tournée avait joué un rôle majeur dans leur vision des choses. Leur réaction est immédiate: sur la route, ils vont écrire plusieurs chansons, toutes traitant de ce sujet. Les trois compositeurs du groupe, à savoir Peter Garrett (principalement pour les paroles mais aussi quelques mélodies), le batteur Rob Hirst (cas assez rare d'un batteur sachant composer, et il était en plus le préposé aux arrangements des voix au sein de Midnight Oil) et le guitariste Jim Moginie (l'âme musicale de Midnight Oil) vont carburer à plein régime et vont accoucher des titres aboutissant à ce chef d'oeuvre: Diesel And Dust.
L'album s'ouvre par ce qui restera LE tube de Midnight Oil, "Beds are burning". Intro cuivrée - qui sonne comme le début du riff de "Smoke on the water"! -, couplets martiaux, et refrain qui claque. Notez sur le dernier refrain le rajout de voix supplémentaires qui décuplent la puissance du morceau. Et puis ces paroles ô combien fédératrices: "comment pouvons-nous dormir alors que nos lits brûlent?". Avec ce simple titre, les Midnight Oil vont devenir des stars internationales, mais là où ils vont faire très fort, c'est que tout le reste de l'album est du même niveau, voire supérieur à "Beds are burning".
Des arpèges annoncent "Put down that weapon", avec ses couplets où Garrett prouve que, même en chantant doucement, il parvient à être très convaincant. Une nouvelle fois, les choeurs aux refrains sont splendides, et ce titre mid-tempo a lui aussi connu son petit succès en single. "Dreamworld" est portée par un riff d'intro ultra efficace, qui est d'ailleurs repris plusieurs fois dans le morceau, et les paroles tristement prophétiques ("Your dreamworld is just about to fall...") ont fait de ce morceau un des piliers des prestations en concert des Oils.
Et après, voici que le groupe bazarde un triplé de malades. Des groupes vendraient tout leur matos pour arriver à écrire ne serait-ce qu'un seul morceau de ce calibre, les Midnight Oil s'offrent le luxe d'en claquer trois d'affilée.
"Arctic world" d'abord. Une ballade splendide, prenant aux tripes, avec surtout des arrangements de cordes exceptionnels. L'arrivée des violons sur le passage "I want to meet the president / Of a country without sense" est sidérante de beauté. La preuve éblouissante que les Australiens sont également capables de pondre des morceaux lents de très belle facture.
"Warakurna" ensuite. Oeuvre du seul Jim Moginie, elle synthétise à elle seule tout l'album - pas étonnant d'ailleurs qu'elle soit placée en plein milieu de ce dernier. Les guitares claquent, les choeurs jaillissent, les paroles se font slogans ("White law could be wrong / Black law must be strong"), on y retrouve également le passage qui donne son titre au disque, bref on ne sait plus où donner de l'oreille.
"The dead heart" enfin. Deuxième single de l'album à être un tube mondial, ce titre symbolise la quintessence de Midnight Oil. Riff de guitare entêtant, couplets martiaux, et refrain aux voix multiples. A noter que sur le dernier refrain, la voix de Rob Hirst, qui se situe dans le fond du mix, est extraordinairement haut perchée. Le titre se termine par un final quasi instrumental de près de deux minutes basé sur le riff de l'intro rehaussé de cuivres, preuve que les Oils peuvent aussi s'éloigner du format traditionnel de la chanson rock.
Après un tel triplé, on redescend doucement avec la douce "Whoah", avec une nouvelle fois des voix parfaitement agencées sur les refrains. "Bullroarer" sonne comme la petite soeur de "The dead heart", avec un riff de guitare quasi identique et également un final instrumental. Peut-être aurait-il fallu séparer davantage ces deux morceaux pour apprécier la puissance de "Bullroarer" car prise isolément, elle est excellente, mais placée seulement deux chansons après sa grande soeur exceptionnelle "The dead heart", elle sonne presque un peu molle du genou.
"Sell my soul" est construite de façon très originale, avec une nouvelle fois un riff de guitare qui porte tout le morceau, mais également un passage qui laisse beaucoup de place aux percussions et un pont aux harmonies vocales défiant définitivement toute concurrence.
L'album original se clôturait avec "Sometimes", au refrain taillé pour les salles bondées et à l'énergie dévastatrice. Mais sur la plupart des éditions désormais, il y a un titre supplémentaire, "Gunbarrel highway", seul morceau à être écrit par tous les membres du groupe, peut-être pas au niveau des dix titres précédents, mais qui a le mérite de permettre à l'auditeur de souffler un peu après ces 45 minutes ahurissantes de brio musical.
L'album fera un carton mondial mérité, il sera d'ailleurs élu en 2010 "meilleur album de rock australien" par l'auteur du livre "Les 100 meilleurs albums de rock australien". Midnight Oil publiera ensuite deux autres albums proches de la perfection (Blue Sky Mining en 1990 et Earth And Sun And Moon en 1993), qui rencontreront un large succès eux aussi. Puis ce sera le lent déclin, sauf en Australie où ils demeureront très populaires. Si Breathe (1996) est pourtant pas mal du tout, Redneck Wonderland (1998) sera en revanche un ratage quasi complet, le groupe essayant de surgonfler son son à grands renforts de bidouillages électroniques et ne réussissant, passez-moi l'expression, qu'à saloper les morceaux (seuls "Redneck wonderland" et "White skin black heart" s'en sortent à peu près bien, ils sortiront d'ailleurs en singles).
Le groupe publiera un ultime album en 2002, Capricornia, dans l'indifférence générale alors même que le disque est d'une qualité quasiment semblable à Diesel And Dust, si si si. Puis Peter Garrett quittera l'aventure pour se consacrer totalement à son engagement politique, ce qui l'amènera d'ailleurs à devenir ministre de l'écologie! Pas mal pour un chanteur de groupe de rock... Les autres membres du groupe multiplieront les projets divers et variés, tout en restant en contact les uns avec les autres (à noter le splendide album solo de Jim Moginie, Alas Folkloric, paru en 2006). Midnight Oil se réunira ponctuellement pour des concerts de charité, puis Peter Garrett sortira un album solo en 2016 avant que le groupe n'annonce sa reformation pour une grande tournée mondiale en 2017. Nul doute qu'ils en profiteront pour jouer de larges extraits de Diesel And Dust, probablement l'un des meilleurs albums de l'histoire du rock.
En cadeau, une version primaire de "The dead heart" telle qu'elle avait été écrite sur la route durant la tournée avec le Warumpi Band. Les deux groupes jouent d'abord "Stand up and be counted" du Warumpi Band avant d'embrayer sur le morceau que Garrett, Hirst et Moginie venaient d'écrire. Et malgré un son à la qualité discutable - mais vu les conditions dans lesquelles ils jouent ça s'explique aisément! - ça envoie sévère!
L'album s'ouvre par ce qui restera LE tube de Midnight Oil, "Beds are burning". Intro cuivrée - qui sonne comme le début du riff de "Smoke on the water"! -, couplets martiaux, et refrain qui claque. Notez sur le dernier refrain le rajout de voix supplémentaires qui décuplent la puissance du morceau. Et puis ces paroles ô combien fédératrices: "comment pouvons-nous dormir alors que nos lits brûlent?". Avec ce simple titre, les Midnight Oil vont devenir des stars internationales, mais là où ils vont faire très fort, c'est que tout le reste de l'album est du même niveau, voire supérieur à "Beds are burning".
Des arpèges annoncent "Put down that weapon", avec ses couplets où Garrett prouve que, même en chantant doucement, il parvient à être très convaincant. Une nouvelle fois, les choeurs aux refrains sont splendides, et ce titre mid-tempo a lui aussi connu son petit succès en single. "Dreamworld" est portée par un riff d'intro ultra efficace, qui est d'ailleurs repris plusieurs fois dans le morceau, et les paroles tristement prophétiques ("Your dreamworld is just about to fall...") ont fait de ce morceau un des piliers des prestations en concert des Oils.
Et après, voici que le groupe bazarde un triplé de malades. Des groupes vendraient tout leur matos pour arriver à écrire ne serait-ce qu'un seul morceau de ce calibre, les Midnight Oil s'offrent le luxe d'en claquer trois d'affilée.
"Arctic world" d'abord. Une ballade splendide, prenant aux tripes, avec surtout des arrangements de cordes exceptionnels. L'arrivée des violons sur le passage "I want to meet the president / Of a country without sense" est sidérante de beauté. La preuve éblouissante que les Australiens sont également capables de pondre des morceaux lents de très belle facture.
"Warakurna" ensuite. Oeuvre du seul Jim Moginie, elle synthétise à elle seule tout l'album - pas étonnant d'ailleurs qu'elle soit placée en plein milieu de ce dernier. Les guitares claquent, les choeurs jaillissent, les paroles se font slogans ("White law could be wrong / Black law must be strong"), on y retrouve également le passage qui donne son titre au disque, bref on ne sait plus où donner de l'oreille.
"The dead heart" enfin. Deuxième single de l'album à être un tube mondial, ce titre symbolise la quintessence de Midnight Oil. Riff de guitare entêtant, couplets martiaux, et refrain aux voix multiples. A noter que sur le dernier refrain, la voix de Rob Hirst, qui se situe dans le fond du mix, est extraordinairement haut perchée. Le titre se termine par un final quasi instrumental de près de deux minutes basé sur le riff de l'intro rehaussé de cuivres, preuve que les Oils peuvent aussi s'éloigner du format traditionnel de la chanson rock.
Après un tel triplé, on redescend doucement avec la douce "Whoah", avec une nouvelle fois des voix parfaitement agencées sur les refrains. "Bullroarer" sonne comme la petite soeur de "The dead heart", avec un riff de guitare quasi identique et également un final instrumental. Peut-être aurait-il fallu séparer davantage ces deux morceaux pour apprécier la puissance de "Bullroarer" car prise isolément, elle est excellente, mais placée seulement deux chansons après sa grande soeur exceptionnelle "The dead heart", elle sonne presque un peu molle du genou.
"Sell my soul" est construite de façon très originale, avec une nouvelle fois un riff de guitare qui porte tout le morceau, mais également un passage qui laisse beaucoup de place aux percussions et un pont aux harmonies vocales défiant définitivement toute concurrence.
L'album original se clôturait avec "Sometimes", au refrain taillé pour les salles bondées et à l'énergie dévastatrice. Mais sur la plupart des éditions désormais, il y a un titre supplémentaire, "Gunbarrel highway", seul morceau à être écrit par tous les membres du groupe, peut-être pas au niveau des dix titres précédents, mais qui a le mérite de permettre à l'auditeur de souffler un peu après ces 45 minutes ahurissantes de brio musical.
L'album fera un carton mondial mérité, il sera d'ailleurs élu en 2010 "meilleur album de rock australien" par l'auteur du livre "Les 100 meilleurs albums de rock australien". Midnight Oil publiera ensuite deux autres albums proches de la perfection (Blue Sky Mining en 1990 et Earth And Sun And Moon en 1993), qui rencontreront un large succès eux aussi. Puis ce sera le lent déclin, sauf en Australie où ils demeureront très populaires. Si Breathe (1996) est pourtant pas mal du tout, Redneck Wonderland (1998) sera en revanche un ratage quasi complet, le groupe essayant de surgonfler son son à grands renforts de bidouillages électroniques et ne réussissant, passez-moi l'expression, qu'à saloper les morceaux (seuls "Redneck wonderland" et "White skin black heart" s'en sortent à peu près bien, ils sortiront d'ailleurs en singles).
Le groupe publiera un ultime album en 2002, Capricornia, dans l'indifférence générale alors même que le disque est d'une qualité quasiment semblable à Diesel And Dust, si si si. Puis Peter Garrett quittera l'aventure pour se consacrer totalement à son engagement politique, ce qui l'amènera d'ailleurs à devenir ministre de l'écologie! Pas mal pour un chanteur de groupe de rock... Les autres membres du groupe multiplieront les projets divers et variés, tout en restant en contact les uns avec les autres (à noter le splendide album solo de Jim Moginie, Alas Folkloric, paru en 2006). Midnight Oil se réunira ponctuellement pour des concerts de charité, puis Peter Garrett sortira un album solo en 2016 avant que le groupe n'annonce sa reformation pour une grande tournée mondiale en 2017. Nul doute qu'ils en profiteront pour jouer de larges extraits de Diesel And Dust, probablement l'un des meilleurs albums de l'histoire du rock.
En cadeau, une version primaire de "The dead heart" telle qu'elle avait été écrite sur la route durant la tournée avec le Warumpi Band. Les deux groupes jouent d'abord "Stand up and be counted" du Warumpi Band avant d'embrayer sur le morceau que Garrett, Hirst et Moginie venaient d'écrire. Et malgré un son à la qualité discutable - mais vu les conditions dans lesquelles ils jouent ça s'explique aisément! - ça envoie sévère!
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