dimanche 30 juillet 2017

La nouveauté du jour: Stereophonics - "Caught by the wind"

C'est le 3 novembre que sortira le nouvel album des Anglais, Scream Above The Sounds, qui contiendra ce titre joué récemment en live et qui est redoutablement efficace.


Les Insus, Lyon, Théâtre antique de Fourvière, 28 juillet 2017

J'avais réussi l'an dernier à avoir ma place pour le passage des Insus dans la magnifique salle 3000 de Lyon et, à ma très grande surprise, j'avais trouvé ce concert remarquable. Comme tout le monde, j'ai découvert Téléphone à l'adolescence (avec la K7 du best of Rappels, cela ne nous rajeunit guère...) et leurs plus grands tubes avaient tourné en boucle sur ma chaîne. Puis, l'âge venant, on en vient à trouver le chant et les paroles d'Aubert un peu niais, les plans guitares de Bertignac allègrement pompés à Keith Richards, bref, on est nettement moins emballé. Et puis finalement, des années plus tard, en y revenant une énième fois, on se dit que, malgré ces défauts, ces quatre lascars savaient quand même claquer des tubes comme pas grand monde d'autre en France, que leur énergie était communicative, et qu'ils avaient bien fait de se séparer avant de faire le disque de trop (déjà que Un Autre Monde amorçait une nette baisse de régime à mon humble avis).

Alors bien sûr, il y a le cas Marienneau. La miss qui n'est pas revenue, ou que les trois autres n'ont pas voulu. Bon, on va être clair, seuls eux détiennent vraiment les clefs et savent qui est responsable de quoi, mais c'est sûr que le mélange histoires de coeur / histoires de drogues / histoires d'argent / histoires d'ego a été trop détonnant pour que Téléphone se reforme en bonne et due forme. C'est donc le bassiste d'Aubert, Aleksander Angelov, qui tient la basse depuis plus d'un an pour soutenir le trio Aubert / Bertignac / Kolinka.

J'ai eu la confirmation hier soir que l'excellente impression de mai 2016 n'était pas une vision de l'esprit. Dès le "Crache ton venin" d'intro, ça défouraille de partout, et idem pour le "Hygiaphone" enquillé juste derrière.


Il y a un équilibre assez incroyable entre le professionnalisme d'Aubert (c'est indéniablement lui le patron sur scène) et Angelov, l'hyper démonstrativité de Kolinka (qu'il soit devant 50 ou 50.000 spectateurs, ce mec ne peut pas jouer de la batterie "simplement", il en fait des caisses certes, mais quelle explosivité! Quelle patate!) et le côté "Keith Richards frenchie" de Bertignac qui, à la différence de son aîné briton, maîtrise encore parfaitement son instrument (si ce n'est un passage bizarre sur le pont de "Flipper" plus tard).

La set-list déroulée ensuite fut quasi identique à celle de l'an dernier: tant mieux, j'ai encore eu "Flipper" et ce groove infernal. Et tant pis, je n'aurai toujours pas entendu "Ex-Robin des Bois" et "Juste un autre genre", deux morceaux que j'affectionne particulièrement. 

Bertignac a amusé la galerie avec une imitation de Céline Dion totalement culte, et en jouant du bottleneck avec sa...cigarette électronique! Quant à Aubert, on aime ou pas sa voix, mais force est de constater qu'au niveau justesse, il est redoutablement efficace.

On a même eu droit à un instant "émotion" avec Aubert évoquant la tragédie du Bataclan avant une version pleine de feeling de "La bombe humaine". Extrêmement intéressants les passages lents instrumentaux d'ailleurs, on entend clairement que le trio d'origine a des centaines de concerts ensemble au compteur. Ca groove juste ce qu'il faut, un regard rapide et ça repart aussi sec, c'est quand même très très bon.



Toujours le petit set acoustique au milieu avec "Le silence" suivi de "Le jour s'est levé": Aubert au piano est aussi loin d'être un manche.

Le final "New York avec toi" / "Un autre monde" fait se lever comme un seul homme un théâtre antique de Fourvière rempli comme un oeuf (et avec encore un carré VIP démésurément grand...), avant un seul rappel, mais quel rappel: une version de 10 minutes de "Ca c'est vraiment toi" avec des bouts de "Paint it black" et de "Purple haze" et Bertignac et Aubert jouant chacun de la guitare que l'autre avait en bandoulière!

Pas d'autre chanson en rappel, alors que le public de la veille en avait eu, mais vendredi soir c'était un public lyonnais assez mou du genou (pléonasme). Pas grave, l'essentiel était là, on a passé deux excellentes heures pleines de rock, les gars sur scène se font vraiment plaisir et c'est communicatif. A voir maintenant comment ils adapteront ce spectacle à la scène du Stade de France en septembre prochain...

Crache ton venin
Hygiaphone
Dans ton lit
Prends ce que tu veux
Argent trop cher
La bombe humaine
Au coeur de la nuit
66 heures
Cendrillon
Flipper
Métro (c'est trop)
Le silence
Le jour s'est levé
Dure limite
Ce que je veux
New York avec toi
Un autre monde

Ca (C'est vraiment toi)

samedi 29 juillet 2017

Mick Jagger: deux nouveaux morceaux

Le frontman des Stones les a mis en ligne cette semaine, on a d'abord "England lost" :


Puis "Gotta get a grip" :


Difficile de savoir la suite: nouvel album ? Juste deux chansons comme ça ? A suivre...

vendredi 28 juillet 2017

La pépite du jour: Creedence Clearwater Revival - "Fortunate son" (Ed Sullivan show 1969)

Ed Sullivan avait beau avoir l'air joyeux comme une porte de prison une nuit de pleine lune en automne, sa programmation musicale était de très très haut de gamme (cf. le fameux premier passage télévisé des Beatles aux USA...). La preuve avec cette version de "Fortunate son" de CCR, avec John Fogerty, sa voix extraodinaire, sa Rickenbacker splendide, et sa coupe de cheveux...non, pas sa coupe de cheveux finalement.


Paroles & musique: John Fogerty.

jeudi 27 juillet 2017

Lollapalooza à Paris: il y aura une édition en 2018...

...et ce malgré une fréquentation légèrement inférieure à celle attendue (110.000 billets vendus pour deux jours contre 120.000 espérés) et des loupés inhérents à toute première édition qui se respecte (pas assez de toilettes, de buvettes...).

En prime, les festivaliers ont eu droit à une très bonne prestation du père Liam:


mercredi 26 juillet 2017

The Rolling Stones: définitivement inusables

A se demander quand cela va s'arrêter... Keith Richards vient d'indiquer que les Stones venaient de rentrer en studio pour y enregistrer de nouveaux morceaux, et pas uniquement que des reprises comme sur le dernier-né Blue And Lonesome. Même si le timing pour une sortie d'album avant la tournée automnale européenne semble plus que serré, on peut toujours rêver...

mardi 25 juillet 2017

La reprise du jour: Depeche Mode - "(Get your kicks on) Route 66" (Bobby Troup)

Un grand classique du rock repris par la bande à Dave Gahan, avec des vrais bouts de "Behind the wheel" dedans... Un régal!


Paroles & musique: Bobby Troup.

lundi 24 juillet 2017

La nouveauté du jour: Dream Machine - "Caught in a trap"

Album du mois chez Rock'n'Folk, le premier disque du duo formé par Matthew et Doris Melton est assez bluffant. Ca mélange un grand nombre d'influences (rien que sur ce titre on a du MGMT, du Supergrass...) mais ça retombe toujours sur ses pattes, avec en prime 15 idées à la seconde. Espérons qu'ils dépassent le simple succès d'estime, ils le méritent amplement au vu de la qualité de l'album The Illusion dont ce morceau est tiré.


dimanche 23 juillet 2017

Quizz ludique

Saurez-vous retrouver ces artistes uniquement grâce à la police utilisée pour réaliser leurs noms sur les pochettes d'albums? Votre fidèle serviteur a fait un sans-faute jusqu'à la lettre R, ensuite ça s'est très nettement gâté (score final: 21/26).

A vous de jouer! C'est ici.

samedi 22 juillet 2017

David Gilmour: l'album et le dvd live à Pompéi

C'est le 29 septembre prochain que paraîtra le "Live at Pompéi" de David Gilmour, et il y en a pour tous les goûts ! De la version 2 cd à la version deluxe avec les cd, les dvd, le blu-ray, la VHS (non là je plaisante), le choix est large ! Tout est ici.

vendredi 21 juillet 2017

Chester Bennington 1976 - 2017

Je l'avoue bien humblement, je suis loin d'être un grand fan de Linkin Park. Mais, si leur musique ne m'a jamais vraiment parlé, elle est quand même indissociable de la jeunesse de la génération des 30-40 ans dont je fais partie. Il était difficile de se rendre dans une soirée sans entendre, à un moment donné, la voix de Chester Bennington s'élever dans un refrain après des couplets rappés par son acolyte Mike Shinoda. C'est pour cela que son suicide, à à peine 41 ans, touche forcément au moins un peu mes contemporains. En guise de petit hommage, l'un de leurs plus gros tubes en France, "Somewhere I belong".


Paroles & musique: Linkin Park.
Production: Don Gilmore.

jeudi 20 juillet 2017

Brian Wilson, Lyon, Théâtre Antique de Fourvière, 17 juillet 2017

Lundi soir, c'était un morceau d'histoire de la pop qui débarquait sur Fourvière. Brian Wilson et son Brian Wilson's Band venaient revisiter l'un des plus grandes oeuvres musicales de ces cent dernières années, j'ai nommé Pet Sounds, album qui fête cette année ses 50 ans (enfin 51 maintenant...).

Une angoisse quand même avant que le concert commence: à quoi allions-nous assister? Parce qu'on savait la santé mentale - voire physique - de Brian Wilson défaillante, que certaines vidéos récentes étaient vraiment flippantes, et qu'on n'était pas à l'abri d'un naufrage complet.

Le début du concert était prévu à 21h, et comme nous avions affaire à des pros de chez pros, c'est à 20h59 pétantes que les...1, 2, 3...heu les 10 musiciens plus Wilson investissent la scène. On reconnaît le toujours fringant Al Jardine, seul ancien membre des Beach Boys ayant décidé de rejoindre Wilson plutôt que de tourner sous le nom "Beach Boys" avec Mike Love et un groupe de musiciens mercenaires. Le fils Jardine est également de la partie, c'est assez touchant. Et puis Wilson...

Le voici qui entre en scène soutenu par le saxophoniste, et on se demande s'il va parvenir au piano. Son état physique est effrayant, il doit peser plus de 150 kilos, ses genoux plient littéralement à chacun de ses pas, et on craint à chaque mètre la chute. Lorsqu'il parvient à son piano, il se cramponne littéralement à ce dernier pour s'asseoir derrière. Chose bizarre d'ailleurs: au lieu d'être sur le côté de la scène comme d'habitude, le piano est planté en plein milieu de celle-ci, ce qui signifie concrètement qu'on ne voit pas grand-chose des mains de Wilson. La suite du concert nous permettra d'avoir une petite idée de la raison de cet emplacement...

Wilson nous dit "Hello Lyon!". Bon point, il sait où il est. Vu son regard toujours hagard, c'était pas forcément gagné gagné. Et poum ça démarre.

La première partie du set - une heure - sera consacrée à des "semi-tubes" des Beach Boys. Pas encore d'énormes hits, à l'exception de "I get around" claqué dès le troisième titre. Les zicos assurent de façon hallucinante, à la fois au niveau de la maîtrise de leurs instruments, mais aussi vocalement. Pas évident de reproduire les harmonies vocales des Beach Boys, et pourtant ils y parviennent, et c'est somptueux. Le fiston Jardine assure toutes les parties vocales aigues, et c'est formidable. Mais, sur cette première heure, on sent qu'ils ne lâchent pas tous les chevaux. C'est pro, c'est hyper carré, mais c'est presque trop propre pour déchaîner les passions.

Wilson quant à lui... C'est très difficile à décrire. Il semble complètement dans son monde, ne fait souvent strictement rien, se contentant d'être assis derrière son piano. Et pourtant, dès qu'il s'agit de parler entre les morceaux ou d'assurer une ligne de chant, le pépère répond 100% présent. C'est très déroutant, et d'ailleurs la vidéo de "I get around" est là pour en témoigner:


A la fin de ce premier set, le groupe est rejoint par Blondie Chaplin, ancien compagnon de scène des Stones. J'ai lu ailleurs qu'il ressemblait à la fusion entre Lou Reed et Darry Cowl: c'est pas faux, et en plus il a un jeu de scène au croisement de celui de Keith Richards et celui de Chuck Berry. Le gars a chanté trois morceaux et a fait plein de solos de guitare plus ou moins inspirés. C'était un peu too much, et surtout pas dans le ton de la soirée, car les autres zicos se mettaient avant tout au service de la musique du grand maître.

Au bout d'une heure donc, entr'acte. Là, on se dit que l'on devrait attaquer les choses sérieuses.

Et effectivement, les 80 minutes qui ont suivi font partie des plus belles choses que j'ai jamais entendues à un concert. Comme si la première heure avait été un échauffement et qu'ils s'étaient dit "bon maintenant les enfants, on envoie la purée". Et quand la purée s'appelle Pet Sounds, c'est pas de la purée marque repère.

Il faudrait des pages et des pages pour évoquer la richesse inouïe de cet album, qui enchaîne des titres tous plus originaux les uns que les autres, avec des mélodies hyper complexes, et qui pourtant parviennent à caresser l'oreille de l'auditeur écoute après écoute, jusqu'à profondément s'ancrer dans l'inconscient de ce dernier. Rien qu'un démarrage avec "Wouldn't it be nice", reproduit à la note près par les zicos...

Le Brian Wilson's Band justement, parlons-en. Sur cette version de Pet Sounds, ils ont tutoyé les cimes. On fermait les yeux, c'est le disque qu'on entendait, avec toutes ses fioritures si bien cachées. Vous me direz, à 10, c'est facile, oui mais quand même non, pas tant que ça. Et puis les gars sont multi-instrumentistes en plus! Il y en a un qui nous a joué de la guitare, du synthé, du theremin, de la trompette, du trombone et du french horn quand même. Et le saxophoniste - qui est en réalité le directeur musical de la formation - jouait aussi de la clarinette, du buggle, de la flûte traversière et de l'harmonica. Voilà quoi.

Quant à Brian Wilson, s'il a conservé son timbre de voix, il a en revanche un souffle beaucoup plus court, et sa diction s'en ressent. En même temps, entendre un homme arrivé en bout de parcours chanter de façon aussi personnelle l'autobiographique "I just wasn't made for these times" a quelque chose de bouleversant.

Alors les grands moments: "You still believe in me" avec le fiston Jardine qui arrive à sortir le fameux "I won't cryyyYYYYYYYYyyyyy...". "Sloop John B", faussement simple, vraiment riche.


L'instrumental "Pet sounds", rallongé pour l'occasion, avec le guitariste ayant exactement le même son que la version originale.


Et puis... "God only knows" évidemment. L'une des plus belles chansons de tous les temps. Malgré le souffle court sur les couplets, c'était féérique. Le genre de moment où le temps semble suspendre un moment son cours. Même le canon final était parfaitement reproduit. Standing ovation juste derrière évidemment.


Ils quittent la scène et reviennent pour un rappel inhumain. "Good vibrations" pour démarrer, rien que ça. Bon d'accord, Wilson y va au piolet sur les notes hautes, mais c'est tellement le panard qu'on n'y fait même pas attention.


Et ensuite, c'est sans aucun temps mort qu'ils déblayent "Help me, Rhonda", "Barbara Ann", "Surfin' USA" et "Fun, fun, fun". Où est la sortie les copains? Les zicos qui étaient si réservés et concentrés pendant la première partie du show se lâchent complètement et ça groove grave, tout en restant vocalement parfait.


Pour finir, Brian Wilson nous interprète son plus beau morceau solo, "Love and mercy", qui se passe de commentaires.


C'est d'un pas chancelant que Wilson regagne les coulisses, pendant que les autres musiciens prennent le temps de donner leurs set-lists et autres mediators au public. Classes en plus les gars...

Une soirée hors du temps, émouvante, musicalement exceptionnelle, avec le sentiment que Brian Wilson, véritable génie responsable à lui tout seul de certaines des plus belles chansons du 20ème siècle, n'est définitivement pas comme nous tous. Seul un cerveau exceptionnellement doué pouvait accoucher de telles merveilles (McCartney et Lennon collaboraient généralement ensemble, soit avec George Martin, ce qui n'enlève rien à leur talent évidemment). Sa santé mentale en a pris un très gros coup, et même si sa prestation personnelle lundi soir était parfois...hasardeuse, les gens dont il s'est entouré sont dotés d'un tel talent que cela donne un concert finalement comparable à nul autre.

California girls
Dance, dance, dance
I get around
Shut down
Little Deuce coupe
Little Honda
In my room
Surfer girl
Do it again
Add some music to your Day
California saga
Don't worry baby
Let him run wild
Darlin'
Feel flows
Wild honey
Sail on sailor

Wouldn'it be nice
You still believe in me
That's not me
Don't talk (Put your head on my shoulder)
I'm waiting for the day
Let's go away for awhile
Sloop John B
God only knows
I know there's an answer
Here today
I just wasn't made for these times
Pet sounds
Caroline, no

Rappel:
Good vibrations
Help me, Rhonda
Barbara Ann
Surfin' USA
Fun, fun, fun
Love and mercy





mercredi 19 juillet 2017

La nouveauté du jour: The War On Drugs - "Strangest thing"

Nouvel extrait de l'album à venir, et une nouvelle fois la conclusion s'impose: ça sent la tuerie ce disque !


mardi 18 juillet 2017

La pépite du jour: Barry Gibb - "Stayin' alive" (live Glastonbury 2017)

Clou de Glastonbury cette année, ce morceau mythique joué par le seul frère Gibb encore vivant. Et rien que pour voir la chorégraphie des membres du service de sécurité, ça vaut le détour !


Paroles et musique: Barry, Robin et Maurice Gibb.

lundi 17 juillet 2017

La pépite du jour: Tori Amos - "Winter"

Le grand public a surtout retenu de Tori Amos son tube "Crucify", extrait de son premier album Little Earthquakes. Mais ce même album, paru en 1992 (hé oui déjà...) contient une merveille absolue, ce "Winter" évoquant les relations houleuses entre la chanteuse et son père. Morceau assez bouleversant, si vous n'avez pas trop le moral mieux vaut éviter de cliquer sur le lien!


Paroles & musique: Tori Amos.
Production: Tori Amos, Eric Rosse, Davitt Sigerson & Ian Stanley.

dimanche 16 juillet 2017

La nouveauté du jour: Garbage - "No horses"

Nouveau morceau des trois américains et de l'écossaise, visiblement à but caritatif. Dans la lignée de leur dernière livraison, c'est du Garbage à 100% au niveau production. Par contre, niveau mélodie, à mon humble avis, ils ont déjà fait (beaucoup) mieux...


samedi 15 juillet 2017

Tout Nirvana (dans l'ordre chronologique!) en 5 minutes

Exemple-type de la vidéo qui ne sert à rien mais qu'on regarde jusqu'au bout en se disant "ah oui quand même!".


vendredi 14 juillet 2017

mercredi 12 juillet 2017

La pépite du jour: U2 & Noel Gallagher - "Don't look back in anger" (live Londres 2017)

Le père Noel faisant la première partie de la tournée européenne de U2, cela devait arriver: un "Don't look back in anger" chanté par tout ce petit monde! A noter le solo de The Edge, qui se l'approprie totalement et y apporte sa propre patte.


mardi 11 juillet 2017

Foo Fighters: nouvel album en vue

Il paraîtra le 15 septembre et s'appellera Concrete And Gold.


Tracklist:

T-shirt
Run
Make it right
The sky is a neighborhood
La dee da
Dirty water
Arrows
Happy ever after (Zero hour)
Sunday rain
The line
Concrete and gold

lundi 10 juillet 2017

Midnight Oil, Paris, Olympia, 6 juillet 2017

Il y a les groupes qui vous marquent à l'adolescence. Il y a les groupes que vous découvrez ensuite, avec forcément une oreille un peu plus avertie et critique. Et puis il y a ceux que vous avez découverts avant tout cela. Ceux qui font quasiment partie de votre ADN tellement vous avez écouté leurs disques. Pour mon humble pomme, ce fut le cas avec Midnight Oil et Diesel And Dust. Lorsque j'avais 7-8 ans et que je regardais le Top 50, entre un titre de Début De Soirée et deux titres de François Feldman, deux clips d'un groupe australien m'avaient particulièrement marqué, notamment via la personnalité de leur charismatique chanteur, le géant chauve Peter Garrett. Deux-trois ans plus tard, grâce à mon argent de poche, j'acquérais Diesel And Dust, puisque j'avais réussi à déchiffrer (difficilement vu la police employée!) au verso de la pochette les titres des deux chansons qui m'avaient tant plu, "Beds are burning" et "The dead heart".

Depuis ce temps, je suis resté fidèle aux Australiens, malgré leur perte de popularité en-dehors de leurs contrées, puis malgré leur mise en sommeil. Les membres du groupe ne restaient toutefois pas inactifs, Jim Moginie ayant publié deux albums, Rob Hirst ayant multiplié les divers projets, et Bones Hillman et Martin Rotsey s'étant également bien occupés, collaborant même souvent les uns avec les autres.

Et puis 2016 a sonné la fin de la récréation (longue quand même, depuis 2002...), quand Garrett a laissé de côté sa carrière politique et a renoué avec la musique avec son album solo, le très bon A Version Of Now. Ca a discuté, et le groupe a décidé de reprendre la route pour une grande tournée mondiale doublée de la sortie de plein de CD/DVD réédités/recompilés pour l'occasion. Peut-être une petite arrière-pensée mercantile diront certains, mais il ne faut pas oublier, comme rappelé plus haut, que les membres du groupe n'avaient jamais cessé de rester en contact les uns avec les autres, et étaient restés en excellents termes. Pas de vieilles rancoeurs, d'engueulades sur des royalties, bref des amis avant tout, qui décident de remettre (une dernière fois?) le couvert.

Et la fanbase française, bien que peu importante en terme de nombre d'unités, était on ne peut plus impatiente de voir la formation enfin sur scène. Pour les plus chanceux, cela faisait "seulement" 15 ans qu'ils n'avaient pas vu le groupe live. Pour les autres, cela faisait encore plus longtemps, voire, me concernant, c'était la première fois que j'avais l'occasion de les voir.

A 20h00 la première partie fait son entrée: The G. Un batteur, un guitariste, les deux chantent. D'emblée, on est frappé par l'apparente jeunesse de ces deux musiciens. J'apprendrai plus tard qu'il s'agit de deux frères corses de...13 et 16 ans! A noter que le gratteux présente une ressemblance frappante avec Marc Bolan, ressemblance que je le soupçonne de cultiver... Musicalement, c'est à la fois bluffant et un peu redondant. Bluffant car, malgré leur jeunesse, tout tombe hyper carré, y'a pas une note à côté, ça sonne vraiment pro, et ce qui n'était pas forcément gagné vu qu'au sein d'un même morceau il n'y a pas vraiment de structure couplets/refrain, ça part un peu dans tous les sens tout en restant hyper maîtrisé. Un peu redondant car, certes c'est hyper explosif, mais beaucoup de plans sonnent déjà entendus ailleurs. Et puis franchement, ne pas arrêter de dire des "thank you very much are you ready?" alors qu'on est français et qu'on joue à l'Olympia... Je veux bien qu'il y ait eu quelques anglo-saxons dans la salle, mais de là à se la jouer autant, j'ai trouvé ça un peu too much. Mais bon, un brin de folie juvénile ne fait jamais de mal!

Ils quittent la scène à 20h30, et la tension commence à sérieusement monter. A 21h00 les lumières s'éteignent et la musique de "Blade Runner" (composée par Vangelis) s'élève dans l'Olympia. Choix un peu curieux (c'est assez éloigné du style Oilesque) mais qui pose tout de suite son homme. Les 5 silhouettes se découpent les unes après les autres: Jim Moginie (guitares, claviers, chapeau), Rob Hirst (batterie, choeurs, voire voix lead), Martin Rotsey (guitares), Bones Hillman (basse, choeurs) et bien évidemment l'immense (dans tous les sens du terme) Peter Garrett. Les profils se sont un peu empâtés (sauf Garrett et Hillman), les cheveux ont un peu blanchi (sauf Garrett aussi, mais là il partait avec un sérieux avantage), mais ces soixantenaires sont encore fort vaillants.

Et vlan, ils bazardent la très stoner "Redneck wonderland". L'Olympia est en fusion, le son est parfait, tabassant juste ce qu'il faut sans outrance, les guitares ne masquant pas les voix, le light-show est à la fois sobre et efficace, et Garrett a conservé son jeu de scène évoquant Nosferatu s'étant pris du 220 volts. Bref, on est bien (de 0' à 5'25 sur la vidéo):


Même pas le temps de souffler, "Too much sunshine" derrière. Ca va à fond la caisse, difficile d'imaginer que cela faisait 15 ans que les gars n'avaient pas joué ensemble. Ca joue hyper soudé, c'est hyper pêchu, les voix sont là, ne touchez à rien. 3ème morceau: "Truganini". Ah ouais d'accord, là tout de suite un de leurs 10 meilleurs titres, sans prévenir, OK OK, ça va être du lourd ce soir. L'harmonica de Garrett, les giclées de guitares électriques, la ligne de basse mammouth, les voix sur les refrains, tout y est. A noter que le groupe innove sur cette tournée: visiblement, ça ne devait pas convenir au batteur Rob Hirst d'avoir un micro sous son nez pendant tout un concert, donc un roadie dissimulé derrière un paravent lui rapprochait ou lui éloignait le micro pendant les morceaux suivant s'il devait chanter ou pas! Original pour le moins.



Case "morceau très peu connu mais c'est une tuerie quand même" cochée ensuite avec "E-Beat", puis c'est l'ultra-efficace "King of the mountain" qui suit. Exhumation de "No time for games" (1980 quand même) qui, débarrassée du son très daté de la version originale, s'en tire très bien.

Je suis à deux doigts de défaillir quand les arpèges de l'intro de "Stars of Warburton", une de mes préférées, résonnent dans l'Olympia. Mais qu'est-ce que c'est beau nom de t'cheu... Les voix sur le pont à 2'35...


Et hop, "Sell my soul" pour embrayer. Là, on en est à se demander s'ils vont lever le pied à un moment donné tellement ce qu'ils donnent à voir et à entendre est d'une rare intensité. La cohésion des 5 membres - rejoint sur certains titres par un sixième gars capable de jouer du clavier, de la trompette ou du tambourin, l'histoire ne disant pas s'il sait monter un meuble Ikéa en même temps - fait plaisir à voir, on sent qu'ils ne trichent pas, qu'ils sont là pour faire plaisir et se faire plaisir (de 5'28 à 9').


Enfin une pause avec la délicate "Maralinga", sur l'intro de laquelle on mesure ce que c'est qu'un groupe qui a confiance en lui. En effet, alors que "Sell my soul" vient de se terminer, Garrett va sur le côté de la scène et se fait remettre en place le fil de son retour oreillette, qui visiblement avait du se perdre dans son pantalon et/ou dans sa chemise, et qui le gênait considérablement. Voyant cela, les 4 autres se regardent et...attaquent le morceau quand même. Garrett n'a même pas l'air surpris ou affolé, non, on sent qu'ils se disent "si c'est fini à temps, tant mieux, sinon on saura quoi faire de toutes façons". Impressionnants de sérénité et de maîtrise les gars.

Accalmie de courte durée puisque "Hercules" vient tout raser derrière. Arrive ensuite l'instant émotion du concert. "My country" jouée uniquement avec Moginie au piano, Garrett au chant et Hirst (compositeur de cette tuerie entre parenthèses) et Hillman aux choeurs. Relativement bouleversant, d'ailleurs personne n'a eu la présence d'esprit de la filmer visiblement!

Hirst toujours: on lui amène un kit batterie sur le devant de la scène et le voici qui partage le lead vocal avec Garrett sur "When the generals talk". Pas ma préférée, mais bon, elle passe vachement bien en live, et puis de toutes façons on en est à un point où ils pourraient lire un mode d'emploi en norvégien d'une tondeuse à gazon sur l'air de "Tirelipinpon sur le chiouaoua" que je trouverais ça formidable.

Arrive ensuite une magnifique ballade que je ne connaissais point, "Ships of freedom". Renseignement pris, c'est une obscure face B, et preuve qu'on était entre malades mentaux, mon voisin de fosse la connaissait par coeur.

Après une présentation très bon enfant des musiciens, "Kosciusko" démarre en mode acoustique pur, avec Hirst en lead vocal. Deux guitares 12 cordes, 4 voix aux refrains, ça devient indécent de beauté. Deuxième partie du morceau 100% électrique en revanche, enchaînée en plus avec la quasi punk "Only the strong". C'est un véritable bombardement musical qui nous atteint, mais c'est pas désagréable.



Hirst calme le jeu ensuite en imprimant un rythme assez lent, qu'on n'identifie pas tout de suite...jusqu'à ce que Rotsey sorte sa 12 cordes. Ohlala, "Arctic world"! Un sommet d'émotion, tout en finesse et en subtilité, d'ailleurs elle aussi personne ne l'a filmée!

Et là, tout le monde se demande: "vont-ils enchaîner comme sur Diesel And Dust par "Warakurna"? Hé...bien...ouiiiii!!!! Bon, alors là, c'est tout bonnement parfait. Y'a rien à dire, y'à qu'à écouter. Pour l'anecdote je perds une corde vocale sur le "this land must change or land must burn" final.


Et là, tout le monde se demande s'ils vont enchaîner comme sur le disque par "The dead heart"? Hé...bien...ouiiiii!!!! Ma deuxième corde vocale saute dès le premier refrain... Notez les harmonies vocales, juste exceptionnelles sur les refrains.


Le public, tellement déchaîné, continue les "doo doo doo doo" après la fin du morceau, obligeant le groupe à improviser une reprise instrumentale du thème à la one again bien marrante. Enfin, avant le rappel, un petit enchaînement "Beds are burning" / "Blue sky mine", qui annihile toute volonté de résistance.



15 chansons auraient été nécessaires au rappel, nous n'en aurons "que" trois, à savoir "Power and the passion", "Now or never land" (encore des voix à tomber par terre) et enfin la "taillée pour les stades" "Forgotten years".


C'est sur cette dernière note que prend fin le concert après deux heures d'incandescence mélodique comme j'en ai rarement entendu. Nul ne sait ce que feront les membres du groupe à la fin de l'année à l'issue de cette tournée mondiale, mais si jamais cette dernière devait marquer la fin de l'histoire, ce serait un épilogue magnifique. A noter que le concert a été enregistré (cf. micros d'ambiance bien visibles), il doit certainement en être de même pour d'autres dates. Ca sent l'album et/ou le DVD live ça...

Redneck wonderland
Too much sunshine
Truganini
E-beat
King of the mountain
No time for games
Stars of Warburton
Sell my soul
Maralinga
Hercules
My country
When the generals talk
Ships of freedom
Kosciusko
Only the strong
Arctic world
Warakurna
The dead heart
Beds are burning
Blue sky mine

Rappel:
Power and the passion
Now or never land
Forgotten years

dimanche 9 juillet 2017

La reprise du jour: Placebo & Frank Black - "Where is my mind?" (Pixies)

2003: Frank Black assure la première partie de la tournée de Placebo. En guise d'ultime rappel ce soir-là à Bercy, le trio est rejoint par le leader des Pixies pour une version incandescente du plus gros tube des "Lutins" (oui oui, c'est la traduction de Pixies...).


Paroles & musique: Frank Black.

samedi 8 juillet 2017

La nouveauté du jour: Kele Okereke - "Streets been talkin'"

Le leader de Bloc Party publiera un album solo le 6 octobre, à forte tonalité acoustique, dont voici un premier extrait qui, sans casser des briques, s'écoute de façon fort plaisante:


vendredi 7 juillet 2017

Les disques à écouter une fois dans sa vie: The Cure - Disintegration


Plainsong
Pictures of you
Closedown
Lovesong
Last dance
Lullaby
Fascination street
Prayers for rain
The same deep water as you
Disintegration
Homesick
Untitled

Paroles: Robert Smith.
Musique: Robert Smith, Simon Gallup, Roger O'Donnell, Porl Thompson, Boris Williams & Lol Tolhurst.

Production: David Allen & Robert Smith.

Durée: 71:47

Date de parution: 2 mai 1989

Fin 1988: Robert Smith est mal en point. Pourtant, sur le papier, tout baigne. Les Cure n'ont alors jamais été aussi populaires, ayant sorti coup sur coup deux albums (The Head On The Door et Kiss Me Kiss Me Kiss Me) remplis de tubes. Il file toujours le parfait amour avec sa copine d'enfance Mary qu'il va d'ailleurs épouser. Bref, a priori, tout va bien.

Sauf qu'en fait pas du tout. Smith traverse en réalité une nouvelle phase dépressive, notamment (mais pas uniquement) due au fait qu'il va atteindre la barre des 30 ans, et que cela l'effraie tout particulièrement. Il va donc s'enfermer chez lui et élaborer des demos fignolées jusqu'aux moindres détails. Si Kiss Me Kiss Me Kiss Me était un véritable effort collectif, et pas que sur le papier (les chansons étaient signées de tous les membres du groupe, et certaines ont été écrites par d'autres que Smith, notamment "If only tonight we could sleep" par Porl Thompson et "The perfect girl" par Simon Gallup), l'album qui va suivre est avant tout celui de Robert Smith. Qui va aussi se remettre à écrire des textes extrêmement personnels, voire même, pour l'un d'entre eux comme on le verra, totalement autobiographique.

En plus de ça, Smith doit gérer le cas problématique d'un des membres du groupe, à savoir Laurence "Lol" Tolhurst. Qui n'est pas n'importe quel membre, puisque le seul, avec Smith, à avoir été jusque là de tous les albums depuis le tout début du groupe. Un membre qui est passé de la batterie, dont il jouait de façon très basique - mais ce qui fait partie intégrante du "son" Cure des débuts, cf. "Boys don't cry" par exemple - aux claviers, qu'il a appris sur le tas, avec un niveau digne d'un enfant de 5 ans - j'exagère à peine. Si Tolhurst n'amène plus grand-chose musicalement au groupe, c'est son alcoolisme chronique qui pose un sérieux problème à Smith et ses copains. En résumé, le gars est constamment bourré du matin au soir, et personne, même en s'en prenant à lui physiquement pour le faire réagir, ne parvient à lui faire remonter la pente.

Smith doit se rendre à l'évidence, Tolhurst ne peut pas demeurer plus longtemps au sein des Cure. Il va donc le congédier par lettre (!) durant l'enregistrement de l'album, tout en étant quand même relativement classe puisque le faisant figurer dans les crédits de composition des titres, ainsi que comme membre à part entière du groupe (figure en face de son nom la mention suivante: "other instruments", ce qui veut tout dire!). Le reste se finira devant les tribunaux, Tolhurst s'estimant spolié de certaines royalties. Il perdra son procès mais se rabibochera finalement avec Smith, faisant même quelques apparitions avec le groupe ces dernières années.

Smith va donc décider d'embaucher à temps complet celui qui doublait depuis quelques mois Tolhurst aux claviers, à savoir Roger O'Donnell. Et le son du groupe va s'en trouver profondément changé. Car, si sur les derniers albums en date, les sons des claviers des Cure sonnaient assez cheap (les faux cuivres sur "Why can't I be you" sont collector), il n'en va pas aller du tout de même sur le disque à venir. O'Donnell maîtrise parfaitement les sonorités de ses machines, et comprend aussi parfaitement où Smith veut aller. Ses synthés vont littéralement envelopper tout l'album, dont Robert Smith a annoncé aux autres membres le titre alors même qu'ils n'ont pas encore enregistré une note: ce sera Disintegration. Pas "La salsa du démon" donc. Quelque chose de relativement sombre.

Histoire d'obscurcir davantage le tableau, Robert Smith va se mettre à consommer des drogues hallucinogènes, et notamment du LSD, en quantité non négligeable pendant l'enregistrement du disque. En théorie donc, Disintegration a tout pour devenir le petit frère du mortifère Pornography, sorti sept ans auparavant et dont de nombreux fans des Cure ne se sont jamais remis.

Et pourtant... Si Disintegration peut se voir qualifier de profondément mélancolique et/ou nostalgique, il ne va jamais aller aussi loin que son sombrissime aîné. Et quelque part tant mieux. Car, si Pornography est un album extraordinaire au sens premier du terme, il n'est pas interdit de le trouver par certains côté trop excessif, voire presque trop complaisant dans sa quête du "toujours plus glauque". Disintegration ne va pas aller chasser sur ses terres trop reculées, se contentant d'aller s'allonger dans la neige par une nuit de pleine lune. Hé oui, c'est ce sentiment-là que peut donner cet album lorsqu'on l'écoute attentivement.

A album grandiose, démarrage d'album grandiose. Comme on n'imagine pas The Dark Side Of The Moon démarrer autrement que par un battement cardiaque, ou Who's Next commencer par autre chose que le synthé fou de "Baba O'Riley", on n'imagine plus Disintergation attaquer par autre chose que les clochettes maladives de "Plainsong". Des clochettes qui baissent légèrement d'intensité, un bruit de cymbale bidouillé, et d'un coup Boris Williams et surtout Roger O'Donnell qui ouvrent grand les portes du cerveau de l'auditeur. Les instruments prennent peu à peu place sur ce rythme lent, avant que Robert Smith ne se mette à susurrer: " "I think it's dark and it looks like rain" you said..." C'est quasiment impossible de ne pas se laisser embarquer par ce morceau d'ouverture, très largement instrumental, tellement les arrangements sont d'une majestuosité rarement entendue dans un disque sorti dans les années 80.

"Pictures of you" débarque ensuite, et là on réalise la somme de boulot astronomique qu'il a fallu au groupe pour parvenir à un tel résultat. Car, si on prend les choses de façon brute, 80 % de la chanson réside dans un enchaînement de deux accord (la majeur / ré majeur) que n'importe quel guitariste débutant peut jouer au bout de 4 mois d'apprentissage. Pourtant, Smith et ses acolytes tirent de cette apparente simplicité un joyau absolu. L'enchevêtrement des instruments est ahurissant de précision et d'inventivité, les paroles de Smithounet se lamentant d'avoir perdu un être aimé sont bouleversantes. Conclure un tel morceau par les paroles suivantes: "Il n'y avait rien au monde que je n'ai jamais voulu davantage /  Que de te sentir au plus profond de mon coeur / Il n'y avait rien au monde que je n'ai jamais voulu davantage / Que de ne jamais sentir se briser en morceaux toutes mes images de toi", c'est quand même très très beau.

"Closedown" derrière réussit l'exploit de synthétiser les deux morceaux précédents. Majoritairement instrumental et basé essentiellement sur deux accords tournant en boucle (la majeur / si mineur), avec une partie de batterie de Boris Williams splendide, un solo de guitare tout simple mais tellement émouvant... Les Cure en état de grâce, tout bonnement.

Et puis sans crier gare, voici "Lovesong" qui débarque. Une chanson "normale", pop, un peu mélancolique quand même, avec des paroles extrêmement directes: "However far away / I will always love you / However long I stay / I will always love you / Whatever words I say / I will always love you". On apprendra plus tard que cette chanson constitue le cadeau de mariage de Robert Smith à son épouse, d'où ce texte apparemment simplissime, mais en réalité scotchant quand on connaît les tourments habituels du leader des Cure. En prime, la chanson marchera très bien en single.

"Last dance", pas mal mais pas impérissable non plus, fait figure de pause, avant que l'OVNI du disque ne surgisse. "Lullaby", hé oui. Premier single tiré de l'album, et plus gros carton du groupe en Angleterre. Et c'est amplement mérité. Car, sous ses aspects cartoonesques, avec ce clip où Smith apparaît en homme-araignée et en victime de ce dernier - référence directe aux paroles - cette chanson est extrêmement élaborée. Les arrangements sont une nouvelle fois dantesques - il y a pourtant uniquement deux accords pendant 80 % du morceau! - et les paroles de très haute volée. Car si on peut les prendre au premier degré, on peut aussi les interpréter comme une métaphore, le "spider-man" pouvant prendre la forme de la drogue ou d'un pédophile au gré des interprétations... Et tout ça sous le titre de "Berceuse"... Il fallait oser.

"Fascination street", bien que très différente de premier abord, est sensiblement du même calibre. Mais ses arrangements méritent qu'on s'y attarde un moment.



- de 0' à 0'28: duo batterie/basse monstrueux, avec un synthé sifflant derrière
- de 0'29 à 1'06: une ligne de guitare solo se rajoute, jouant une autre mélodie
- de 1'06 à 1'25: petite pause, la batterie s'éclipse, on respire un peu
- de 1'25 à 1'44: la batterie revient, et une deuxième guitare, plus agressive, débarque. La ligne de basse est toujours la même, mais cette nouvelle guitare vient jouer une mélodie différente de la première.
- de 1'44 à 2'03: voilà que le synthé joue un thème instantanément mémorisable. La première guitare disparaît progressivement.

Après il y a une accalmie, le chant qui démarre, puis de 3'20 à 4'17, on a une minute instrumentale de folie furieuse, tous les instruments précités se mêlent les uns aux autres pour former un maelström musical hallucinant. Rajoutez à cela des paroles là encore à double sens (la "Fascination street" est-elle un clin d'oeil à la "Bourbon street" ou une ode à la fellation???...), et vous obtenez un très très grand titre.

L'auditeur est à peine remis de ces émotions qu'un riff de guitare lointain se fait entendre, puis se fait de plus en plus menaçant, jusqu'à l'arrivée de tout le groupe. "Prayers for rain", grand classique du groupe en concert, avec cette note tenue de Smith qui flanque des frissons à chaque écoute. On se demande un peu où cette déferlante d'émotions à peine contenues va s'arrêter.

Et là, nous arrivons sous l'eau. "The same deep water as you" et ses 9 minutes et 19 secondes (!) au compteur. Morceau totalement atmosphérique, où on a l'impression de dériver tout doucement au fil de l'eau. Un orage clôt cette chanson totalement à part dans la discographie des Cure, Smith murmurant plus que chantant... Troublant, très troublant.

On est encore tout engourdi quand un fracas de verre brisé résonne: l'intro de "Disintegration" s'annonce, avec son petit riff de synthé bien efficace et ses paroles pas des plus comiques ("Songs about happiness murmured in dreams / When we both of us knew how the end always is...). L'album aurait pu s'arrêter là, surtout que le seul faux pas - à mon humble avis évidemment - intervient juste après avec ce "Homesick" complètement à côté de la plaque. Alors que tout le reste du disque est d'une rare inventivité mélodique, le groupe se fourvoie complètement avec ce truc vaguement jazzy qui cherche désespérément sa voie.

Heureusement, la très chouette "Untitled" vient refermer ce disque avec autrement de brio, et sur une note même pas triste.

On regarde le chronomètre: plus de 71 minutes ont défilé depuis le début de l'album, et c'est peu dire qu'on ne les a pas vu passer. La marque des très grands disques, indubitablement. Histoire de bien montrer combien ce disque lui est cher, Smith décide que, pour la première fois dans l'histoire des Cure, son visage apparaîtra sur la pochette du disque - il refera le coup avec Bloodflowers en 2000. Et effectivement, sa tête apparaît au milieu d'éléments semblant baigner dans un liquide vert-bleu. Et son regard semble supplier l'auditeur de l'écouter, bref cette pochette est à l'image du disque: troublante.

La tournée qui suivra (le "Prayers Tour") est désormais unanimement considérée comme l'apogée musical du groupe, qui aura également réussi un excellent coup commercial, Disintegration faisant un carton mondial. Par la suite, le groupe, bien que subissant d'incessants changements de personnel, ne se "désintégrera" pas, continuant à publier des disques oscillant entre le très bon et le quelconque. Mais plus aucun n'aura la puissance émotionnelle de Disintegration, qu'on peut sans trop s'avancer considérer comme le meilleur disque des Cure.

Pour conclure, une preuve que Smith avait vraiment une idée très précise de ce qu'il voulait: écoutez la version définitive de "Pictures of you" (enfin en l'occurrence la version single):


Et écoutez la demo de Robert Smith réalisée tout seul chez lui:


Les idées étaient déjà très avancées!

jeudi 6 juillet 2017

La nouveauté du jour: Neil Young + Promise Of The Real - "Children of destiny"

Nouveau morceau mis en ligne par Neil Young et ses jeunes acolytes de Promise Of The Real. Et, heu...c'est honnêtement pas terrible du tout. Le clip dégouline de bons sentiments qu'on se demande même si c'est pas du second degré (mais vu les paroles hélas non) et côté musique, ça pédale un peu, voire beaucoup dans la semoule. Simple coup de moins bien ou vraie baisse d'inspiration durable - ce qui à plus de 70 ans est largement compréhensible au demeurant? Affaire à suivre...


mercredi 5 juillet 2017

The Rolling Stones: trois nouveaux albums live

Même si cela peut paraître anecdotique à l'heure de la musique dématérialisée et des logiciels permettant d'isoler les pistes audio des DVD, les Stones viennent de publier les versions CD de trois de leurs DVD live parmi les plus intéressants, à savoir:

- Ladies & Gentlemen: témoignage assez exceptionnel de la tournée 1972. Le groupe n'a peut-être jamais aussi bien joué que lors de cette tournée, et la présence de Mick Taylor n'y est pas pour rien.

- Some Girls: Live In Texas '78: tout est dans le titre! Captation d'un concert donné au Texas en 1978 lors de la tournée ayant suivi la parution de Some Girls. La qualité de ce dernier fait que ces concerts sont largement supérieurs à ceux de la tournée précédente, qui avait il est vrai suivi la parution de Black & Blue, pour le coup très moyen.

- Live At The Checkerboard Lounge, Chicago 1981; concert impromptu donné avec le bluesman Muddy Waters dans un club chicagolais.

Bref, de quoi passer un bon été! Je ne résiste pas au plaisir de vous reposter le "Gimme shelter" extrait de Ladies & Gentlemen. Ce solo central de Mick Taylor bon sang...



  • Paroles & musique: Mick Jagger & Keith Richards.

mardi 4 juillet 2017

La nouveauté du jour: Liam Gallagher - "Chinatown"

Pour l'instant, force est de constater que le petit Liam est en train de réussir son pari. Ce que l'on entend de son album à paraître est de bonne, voire de très bonne facture. Cette ballade qu'est "Chinatown" vient le démontrer, même s'il n'a peut-être pas le sens inné du songwriting de son frère, tout cela s'écoute fort agréablement.


lundi 3 juillet 2017

Mike Oldfield: le making-of de "Tubular Bells"

Documentaire d'une heure datant de 2015 et passionnant sur les coulisses de l'enregistrement du plus gros succès de la carrière de Mike Oldfield. Il faut certes passer outre les fautes d'orthographe émaillant les sous-titres, mais à part ça c'est extrêmement instructif. A regarder ici.

dimanche 2 juillet 2017

Depeche Mode: les dates françaises de cet hiver

3 décembre: Paris, Accorhotels Arena
24 janvier: Bordeaux, Metropole Arena

Mise en vente des places le 7 juillet.

Probable seconde date parisienne le 5 décembre en cas de succès de la première !

Un an déjà...

Un an déjà que j'ai commencé à tenir ce blog, sans autre intention que celle d'informer et de divertir par le biais de la musique dite pop-rock (au sens très large!). Et un an déjà qu'à ma très grande (et très bonne!) surprise, vous êtes tous les jours entre 150 et 200 à vous connecter sur ce blog. J'aimerais pouvoir y consacrer encore plus de temps, mais mes obligations personnelles et professionnelles étant ce qu'elles sont, cela m'est pour l'instant difficile de faire mieux.

En tout cas un immense merci à tous pour votre fidélité, vos partages d'informations et vos commentaires en tous genres, et rendez-vous le 2 juillet 2018 pour fêter les deux ans!

samedi 1 juillet 2017

La nouveauté du jour: Arcade Fire - "Signs of life"

Troisième extrait de l'album à venir le 28 juillet prochain, l'orientation plutôt electro se confirme!