dimanche 30 juillet 2017

Les Insus, Lyon, Théâtre antique de Fourvière, 28 juillet 2017

J'avais réussi l'an dernier à avoir ma place pour le passage des Insus dans la magnifique salle 3000 de Lyon et, à ma très grande surprise, j'avais trouvé ce concert remarquable. Comme tout le monde, j'ai découvert Téléphone à l'adolescence (avec la K7 du best of Rappels, cela ne nous rajeunit guère...) et leurs plus grands tubes avaient tourné en boucle sur ma chaîne. Puis, l'âge venant, on en vient à trouver le chant et les paroles d'Aubert un peu niais, les plans guitares de Bertignac allègrement pompés à Keith Richards, bref, on est nettement moins emballé. Et puis finalement, des années plus tard, en y revenant une énième fois, on se dit que, malgré ces défauts, ces quatre lascars savaient quand même claquer des tubes comme pas grand monde d'autre en France, que leur énergie était communicative, et qu'ils avaient bien fait de se séparer avant de faire le disque de trop (déjà que Un Autre Monde amorçait une nette baisse de régime à mon humble avis).

Alors bien sûr, il y a le cas Marienneau. La miss qui n'est pas revenue, ou que les trois autres n'ont pas voulu. Bon, on va être clair, seuls eux détiennent vraiment les clefs et savent qui est responsable de quoi, mais c'est sûr que le mélange histoires de coeur / histoires de drogues / histoires d'argent / histoires d'ego a été trop détonnant pour que Téléphone se reforme en bonne et due forme. C'est donc le bassiste d'Aubert, Aleksander Angelov, qui tient la basse depuis plus d'un an pour soutenir le trio Aubert / Bertignac / Kolinka.

J'ai eu la confirmation hier soir que l'excellente impression de mai 2016 n'était pas une vision de l'esprit. Dès le "Crache ton venin" d'intro, ça défouraille de partout, et idem pour le "Hygiaphone" enquillé juste derrière.


Il y a un équilibre assez incroyable entre le professionnalisme d'Aubert (c'est indéniablement lui le patron sur scène) et Angelov, l'hyper démonstrativité de Kolinka (qu'il soit devant 50 ou 50.000 spectateurs, ce mec ne peut pas jouer de la batterie "simplement", il en fait des caisses certes, mais quelle explosivité! Quelle patate!) et le côté "Keith Richards frenchie" de Bertignac qui, à la différence de son aîné briton, maîtrise encore parfaitement son instrument (si ce n'est un passage bizarre sur le pont de "Flipper" plus tard).

La set-list déroulée ensuite fut quasi identique à celle de l'an dernier: tant mieux, j'ai encore eu "Flipper" et ce groove infernal. Et tant pis, je n'aurai toujours pas entendu "Ex-Robin des Bois" et "Juste un autre genre", deux morceaux que j'affectionne particulièrement. 

Bertignac a amusé la galerie avec une imitation de Céline Dion totalement culte, et en jouant du bottleneck avec sa...cigarette électronique! Quant à Aubert, on aime ou pas sa voix, mais force est de constater qu'au niveau justesse, il est redoutablement efficace.

On a même eu droit à un instant "émotion" avec Aubert évoquant la tragédie du Bataclan avant une version pleine de feeling de "La bombe humaine". Extrêmement intéressants les passages lents instrumentaux d'ailleurs, on entend clairement que le trio d'origine a des centaines de concerts ensemble au compteur. Ca groove juste ce qu'il faut, un regard rapide et ça repart aussi sec, c'est quand même très très bon.



Toujours le petit set acoustique au milieu avec "Le silence" suivi de "Le jour s'est levé": Aubert au piano est aussi loin d'être un manche.

Le final "New York avec toi" / "Un autre monde" fait se lever comme un seul homme un théâtre antique de Fourvière rempli comme un oeuf (et avec encore un carré VIP démésurément grand...), avant un seul rappel, mais quel rappel: une version de 10 minutes de "Ca c'est vraiment toi" avec des bouts de "Paint it black" et de "Purple haze" et Bertignac et Aubert jouant chacun de la guitare que l'autre avait en bandoulière!

Pas d'autre chanson en rappel, alors que le public de la veille en avait eu, mais vendredi soir c'était un public lyonnais assez mou du genou (pléonasme). Pas grave, l'essentiel était là, on a passé deux excellentes heures pleines de rock, les gars sur scène se font vraiment plaisir et c'est communicatif. A voir maintenant comment ils adapteront ce spectacle à la scène du Stade de France en septembre prochain...

Crache ton venin
Hygiaphone
Dans ton lit
Prends ce que tu veux
Argent trop cher
La bombe humaine
Au coeur de la nuit
66 heures
Cendrillon
Flipper
Métro (c'est trop)
Le silence
Le jour s'est levé
Dure limite
Ce que je veux
New York avec toi
Un autre monde

Ca (C'est vraiment toi)

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