Genesis: des dates supplémentaires et des réflexions

Suite au fait que les tickets pour les dates initialement annoncées du Last Domino? Tour se sont vendues comme des petits pains, Genesis a annoncé six dates supplémentaires au Royaume-Uni et en Irlande pour la fin 2020 (dates en question visibles ici). Mais quand même, cela pose quelques questions...

Le lecteur régulier sait que je suis un grand fan du groupe (coucou la discographie), et j'ai eu l'immense plaisir de le voir deux fois sur scène, une fois en 1998 avec Ray Wilson en lieu et place de Phil Collins, puis une fois en 2007 pour ce qui était jusque là leur tournée d'adieux. Et franchement, même si les tonalités de certains morceaux avait été baissées, même si Collins n'était plus aussi virevoltant qu'auparavant, les 2h40 de concert avaient une sacrée gueule, aussi bien musicalement que visuellement, et le tout pour un prix très raisonnable (j'avais déboursé à peine 50€ pour être en fosse au concert donné au Parc des Princes).

Là, pour ce Last Domino? Tour, je crains vraiment la tournée de trop. Déjà, Phil Collins est très diminué physiquement, il ne peut plus jouer de batterie (ce qui faisait quand même partie du charme de Genesis sur scène), il doit passer la majeure partie des concerts assis... Alors certes, pour un morceau comme "I can't dance", ça colle parfaitement au texte, mais toute plaisanterie mise à part, pour des morceaux plus pêchus et qui font partie des incontournables (au hasard "Invisible touch", "Land of confusion", "Domino"...), ça risque de tuer l'ambiance.

Côté musiciens additionnels, Daryl Stuermer sera là, comme depuis 40 ans, aux guitares et à la basse, et, comme depuis 40 ans, il se révélera être toujours aussi bon technicien mais manquera toujours de subtilité sur les parties jadis assurées par Steve Hackett (son solo sur "Firth of fifth"... Bien sûr, c'est parfait techniquement, mais pourquoi vouloir à tout prix caser 50 notes à la seconde?). Et ce n'est pas Chester Thompson, mais le fiston Collins, Nicolas, qui assurera les percussions. Bon, il a déjà officié lors de la tournée de son père, c'est clairement pas un manche, c'est sympa de faire bosser la famille, mais c'est sûr qu'il sera attendu au tournant par les fans.

Et puis il y a les prix. Et là, au secours. OK, les prix londoniens sont toujours plus élevés que la moyenne, mais quand même, débourser entre 180 et 777£ (je vous laisse faire la conversion!) pour assister au concert, moi je dis non. On se doute bien que cette reformation a un arrière-goût mercantile, mais là on atteint les limites de la décence. Aller claquer pour un concert ce que certains gagnent en un mois, ça pose de sérieuses questions...

Ne nous leurrons pas, il y a fort à parier que le quintet sillonnera les routes européennes en 2021 au vu du succès rencontré par la mise en vente des dates anglo-saxonnes. Bien sûr, je serai à l'affût des dates pour guetter une date, voire plusieurs, en France. Mais tout fan que je suis, je ne mettrai pas 500€ pour aller voir un concert qui risque de ressembler à celui de 2007 en moins bien, ou en tout cas en moins enlevé. Wait and see...