lundi 5 juin 2017

Phil Collins: début de la tournée...de trop?

Le 2 juin, Phil Collins a entamé ce qui sera vraisemblablement sa dernière tournée, et les premières images de ce concert laissent une drôle d'impression... Entendons-nous bien: Phil Collins est un immense batteur, un super chanteur et showman, et même si certains puristes fans de Genesis le vouent aux gémonies du fait de l'orientation pop du groupe à partir du début des années 80, ce serait quand même être d'une mauvaise foi révoltante que de nier que, même pendant cette période, Genesis a pondu de sacrées tueries, que ce soit des soubresauts progressifs ("Home by the sea", "Domino"....) ou des chansons à format plus pop ("No son of mine", "Land of confusion"...).

Mais c'est sûr qu'entre le groupe et sa carrière solo qui explosait - avec là encore un nombre de tubes assez impressionnant - , le grand public a pu ressentir comme une légère saturation philcollinsesque durant les années 80, d'où les nombreuses critiques qui lui sont tombées dessus.

Bref, Collins n'a plus sorti grand-chose de neuf depuis un sacré moment, plus exactement depuis Testify, qui date de 2002. Il y a eu ensuite la tournée de reformation de Genesis, puis Collins a décidé de privilégier sa vie personnelle à sa vie professionnelle, souffrant en plus d'une absence progressive de sensibilité au niveau des doigts qui l'empêche désormais de jouer correctement de la batterie. Il y a eu quand même la sortie d'un sympathique album de reprises en 2010 (Going Back), puis une campagne de rééditions de ses albums. Et puis donc l'annonce de cette tournée, intitulée ironiquement "Not Dead Yet", pour une série assez courte de dates européennes, tournée visiblement destinée à relever les compteurs vus les prix assez exorbitants pratiqués, mais bon, ce n'est ni le premier ni le dernier à en profiter.

Donc 1ère date ce 2 juin. Musicalement, rien à dire, ça tient la route, faut dire qu'avec des pointures comme Daryl Stuermer (Genesis...) aux guitares et Leland Sklar (Crosby, Stills, Nash & Young, James Taylor...) à la basse, plus le fiston Collins derrière les fûts, il pouvait difficilement en être autrement. La setlist proposée (visible ici) est aussi aux petits oignons, tout baigne.

Non, ce qui fait objectivement de la peine, c'est Collins lui-même. Lui qu'on a connu batteur hyper démonstratif et chanteur extrêmement expressif - voire quasiment acteur - sur scène, le voici désormais complètement figé, obligé de faire tout son spectacle...assis. Ce serait une tournée unplugged dans des petites salles, ça irait très bien dans l'esprit, mais là, dans des arènes de 20.000 places, ça ne le fait pas du tout, surtout, comme je le répète, quand on a le souvenir du Collins d'avant.

Sur un morceau comme "In the air tonight" par exemple, ça peut encore passer:


Par contre sur des trucs enlevés type "Sussudio", ça passe pas du tout, surtout que vocalement, il y va au piolet;


Idem pour "Easy lover":


Et là, honnêtement, on peut s'interroger: fallait-il faire cette dernière tournée, en tout cas sous cette forme-là? Parce que ça fait plus de la peine qu'autre chose... Et ça semble aussi de fait enlever tout sens aux vagues rumeurs de reformation de Genesis, parce qu'on ne voit pas comment, dans cet état, Collins pourrait assurer une nouvelle tournée. Triste fin artistique quand même...

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