Nous sommes donc six mois après le
Live At Leeds, et la set-list est donc globalement identique à ce dernier, si ce n'est que les Who testent de nouveaux morceaux qui étaient destinés à finir sur
Lifehouse. On a donc droit à des versions de "
I don't even knwo myself", "
Water" et "
Naked eye", qui prouvent une nouvelle fois que le songwriting de Townshend était à son zénith à cette époque là. Pour le reste, c'est toujours aussi bon que le set de Leeds, avec cet avantage que la quasi-totalité du concert a été filmé, ce qui a donné l'occasion à un
DVD de sortir pour l'occasion. Alors certes, certains morceaux manquent à l'appel, certes le montage est parfois un peu aléatoire (ce qu'on voit à l'écran ne correspond pas pile poil à ce qu'on entend), mais ça reste un documentaire de premier ordre pour qui veut savoir à quoi ressemblaient les Who sur scène à leur glorieuse époque. Et puis le costume de squelette d'Entwistle vaut à lui seul le visionnage! A titre d'exemple de ce que ça peut donner, un petit "
Summertime blues" tiens.
Album à écouter en entier
ici.
Live At The Royal Albert Hall
Juin 2003
Enregistré le 27 novembre 2000 au Royal Albert Hall de Londres
Roger Daltrey étant particulièrement engagé dans la lutte contre les cancers touchant les enfants, c'est fort logiquement que les Who donnèrent en l'an 2000 un concert dans ce cadre, avec plein d'invités en prime. Cette fois c'est Zak Starkey, fils de Ringo Starr et filleul de Keith Moon, qui officie derrière les fûts, et ça le fait grave. Le seul défaut de ce live, mais il est majeur, c'est la piètre forme vocale de Daltrey. Il allait bientôt lui être diagnostiqué des polypes aux cordes vocales, et ça s'entend, le pauvre piochant dès le début du concert pour atteindre les notes les plus hautes. Et c'est vraiment dommage car la set-list est splendide, mêlant incontournables et pépites ("Relay", "Heart to hang onto" de Townshend en solo, "
Let's see action" en duo avec Eddie Vedder...). En plus, les invités semblent sincèrement ravis et honorés d'être là: Bryan Adams assure grave sur "
Behind blue eyes", Noel Gallagher...gallagherise "
Won't get fooled again", et que dire de Nigel Kennedy, qui catapulte "
Baba O'Riley" à des hauteurs stratosphériques. Le
DVD est excellent, avec des images et une réalisation soignées comme pas permis. S'il n'y avait eu cette méforme vocale de Daltrey, on aurait eu droit à un live de référence, mais c'est ceci dit tout à l'honneur du groupe d'avoir laissé sa prestation telle quelle.
Live At Hull 1970
6 novembre 2012
Enregistré le 15 février 1970 au City Hall de Hull
Hé oui, vous avez bien lu, nous sommes au lendemain du concert donné à Leeds. On a donc exactement la même set-list, et ce concert était resté dans les cartons car la basse d'Entwistle n'avait pas été enregistrée à la suite d'un problème technique. Sauf que la technologie de maintenant est performante, et les producteurs ont donc pris les lignes de basses d'Entwistle jouées la veille à Leeds et les ont collées aux morceaux joués à Hull. On peut tiquer sur ces retouches, mais cela permet de constater à quel point, en ce début d'année 1970, les Who étaient totalement intouchables sur scène. A noter le petit changement dans les paroles de "I'm a boy", Townshend chantant "The other was Rog' / And he's a boy"!
Album à écouter en entier ici.
Quadrophenia: Live In London
9 juin 2014
Enregistré le 8 juillet 2013 à la Wembley Arena de Londres
Sorti également en DVD, ce concert est on ne peut plus honnête. Musicalement, ça déroule grave avec la pléiade de musiciens additionnels supplémentaires qui épaulent Daltrey, Townshend, Palladino et Starkey. Certes, vocalement, Daltrey est loin de 1973 mais s'en tire avec les honneurs. Réalisation soignée pour le DVD. Bref, recommandable. A noter en guise de rappels les plus grands tubes du groupe et le délicat "Tea & Theatre" en guise de clôture.
Album à écouter en entier ici.
COMPILATIONS
Les Who ont fait l'objet d'une multitude de compilations, parfois intéressantes, souvent redondantes. Ne seront évoquées ici que les plus pertinentes.
Meaty Beaty Big And Bouncy
30 octobre 1971
On est donc juste après la parution de Who's Next pour cette première compilation, mais Townshend, responsable du tracklisting de ce best of, fit le choix de n'y inclure aucun morceau de cet album. On est donc sur le Who "mod", avec en prime des versions légèrement modifiées de "Magic bus" ou "I'm a boy". A recommander donc aux amoureux de la première période des Who. A noter une pochette absolument splendide.
Compilation à écouter en entier ici.
Odds & Sods
4 octobre 1974
Cette fois c'est Entwistle qui s'occupe du tracklisting, qui consiste en regrouper plein de faces B / chutes de studio / reprises entassées par le groupe au cours de ses dix premières années d'existence. Si tout n'est pas impérissable, cette compilation (surtout avec sa réédition de 1998 qui en augmente considérablement le nombre de titres) permet la découverte de morceaux très intéressants, notamment "Pure and easy". On notera également la reprise bien marrante de "Under my thumb" des Rolling Stones.
Compilation à écouter en entier ici.
The Ultimate Collection
11 juin 2002
Si un néophyte cherche par quoi commencer pour découvrir l'oeuvre des Who, c'est cette compilation qu'il lui faut. 2 CD, 40 titres, tous les albums pré-2002 représentés, "The seeker", "Pure and easy", "Let's see action" de la partie... Pas grand-chose à redire pour cette compilation qui porte bien son nom.
Then And Now!
3 mai 2004
Hits 50!
27 octobre 2014
Là aussi, un inédit, l'assez inoffensif "Be lucky". Et accessoirement, une version de "Won't get fooled again" ramenée à la durée ridicule de 3 minutes 40, ce qui justifierait la mise au pilori de la personne responsable de ce sacrilège!
VIDEOS
Tommy
En 1975, Ken Russell se met en tête de livrer une version cinématographique de Tommy, sous la forme d'un film chanté qui ne soit pas non plus une comédie musicale. Niveau distribution, ça envoie: Daltrey joue donc Tommy, et autour de lui on trouve à la fois des acteurs confirmés (Oliver Reed, Ann-Margret, Jack Nicholson) et des rockstars (Tina Turner, Eric Clapton, Elton John et Keith Moon dans le rôle du pervers oncle Ernie). Les critiques ont souvent évoqué ce film comme étant grand-guignolesque, excessif, foutraque...et c'est totalement vrai. Attention, ce n'est pas un mauvais film, c'est juste un truc complètement too much, à déconseiller aux fans de Wim Wenders. Rien que la scène du "pinball wizard" donne un aperçu de la chose... Mais c'est à voir au moins une fois dans sa vie! A noter qu'une B.O. sera également tirée de ce film.
The Kids Are Alright
Présenté au festival de Cannes en 1979, ce film propose des extraits de plusieurs concerts donnés par les Who de leurs débuts jusqu'au concert donné à Kilburn en 1977, le dernier avec Keith Moon derrière les fûts. Le choix des titres est judicieux, tout juste peut-on regretter qu'entre les morceaux le réalisateur ait choisi de mettre des extraits d'extraits d'interviews. On aurait aimé davantage écouter les Who répondre à certaines questions de divers journalistes, mais tant pis... Bien sûr, internet et YouTube ont rendu ce type de documentaire obsolète, mais la réédition en blu-ray du DVD est d'excellente qualité et vaut vraiment l'achat.
Thirty Years Of Maximum R&B Live
Très bonne surprise que ce documentaire datant de 1994 et qui propose de retracer l'histoire des Who de façon chronologique avec des prestations rares et les commentaires des trois (à l'époque) survivants entre les morceaux. On notera notamment la séquence où Kenney Jones répète les titres pour sa première tournée avec le groupe, et où on sent que tout le monde est un peu tendu (et pas qu'à cause de Jones, c'est l'ambiance générale)...
At Kilburn 1977
Voici donc le dernier concert donné par les Who du vivant de Keith Moon. Et il est d'une tristesse infinie. Parce que le fantasque batteur passait du rôle du clown déconneur à celui de poids embarrassant pour les autres membres du groupe... Incroyable mais vrai: bouffi par l'alcool et les médicaments, Moon fait de la peine tellement il semble à côté de la plaque. Ses pitreries ne parviennent plus à masquer la pauvreté de son jeu, voire ses errements. Ecoutez la version de "
Won't get fooled again" et vous comprendrez. 15 frappes de cymbales à la seconde, ça devient suspect à force... Par contre, ce DVD propose en bonus un concert quasi complet (l'audio est complet, et il y a une bonne moitié captée en vidéo) donné au London Coliseum en 1969. Et là, c'est le très gros panard, malgré la qualité aléatoire de la vidéo. On a l'impression d'avoir
Live At Leeds sous les yeux, et c'est un vrai bonheur (rien que "
A quick one while he's away"...). Le contraste n'en est d'ailleurs que plus grand avec le concert de Kilburn...
Amazing Journey: The Story Of The Who
Attention, DVD indispensable! Documentaire datant de 2007 retraçant l'histoire du groupe par ceux qui l'ont vécu, sans langue de bois, avec des images d'archives rares et c'est absolument passionnant de bout en bout. A posséder absolument pour tout fan qui se respecte!
Classic Albums: Who's Next
Sensation: The Story Of Tommy
Comme toujours dans ces collections ("Classic Albums" et "The story of..."), les albums auxquels les documentaires sont consacrés sont replacés dans leur contexte, puis disséqués par ceux qui les ont faits, avec souvent l'écoute de pistes isolées qui permettent de (re)découvrir des détails sonores. Indispensables là aussi!
LIVRES
Pete Townshend: Who I Am
Roger Daltrey: My Generation
Deux autobiographies totalement complémentaires et à l'image de leurs auteurs respectifs. Celle de Townshend, très travaillée, très réfléchie, avec beaucoup d'analyses sur divers points. Celle de Daltrey, beaucoup plus directe, percutante, en mode sujet - verbe - complément - phrase suivante. Dans les deux cas, elles sont très intéressantes à lire et montrent bien comment le groupe parvenait à fonctionner (et on voit que ça tenait du miracle au vu des quatre personnalités totalement différentes qui le composaient!)