Au départ, Donovan, jusque là branché acoustique, pense offrir ce morceau très électrique à Jimi Hendrix, mais pour plein de raisons ce projet échoue. Il enregistre donc lui-même cette chanson, et demande à des musiciens de studio de l'épauler. Et là, suivant les personnes interrogées, les versions varient. Ce qui apparaît constant, c'est que John Paul Jones - à la basse et aux arrangements - et Jimmy Page - à la guitare mais pas au solo, hérésie! - y ont participé. Quant à John Bonham, le doute subsiste, certains disent que c'est lui qui tient la batterie, d'autres qu'il y a participé mais qu'il y avait un autre batteur, d'autres encore qu'il n'y était pas du tout... Bref, c'est pas clair, même si, à l'écoute des innombrables roulements de toms qui parsèment le morceau, c'est tout-à-fait vraisemblable que Bonham soit derrière les fûts...
C'est donc peut-être le premier morceau sur lequel jouent les trois futurs instrumentistes de Led Zeppelin. Mais Bonham ou pas, c'est avant tout un sacré morceau de rock!
L'Europe les découvre avec plus d'un an de retard, mais les Highly Suspect sont en train tout doucement de devenir le groupe de rock à suivre. Power trio formé autour de deux frères jumeaux, ils ne réinventent rien mais délivrent un rock quasi stoner ultra efficace. La preuve en est, ce single "Lydia", extrait de leur premier album paru en 2015, qui défourraille sévère. Et la voix de Rich Meyer est assez hallucinante...
Groupe ayant rencontré un franc succès au début des années 90 en Angleterre, surfant sur la vague dite britpop du moment. Après une séparation en 1996, les membres de Ride ont vaqué à diverses occupations, celui s'en étant le mieux sorti étant le guitariste Andy Bell, devenu bassiste chez Oasis puis guitariste chez Beady Eye. Ride s'est reformé l'an dernier pour une tournée, et ils y ont tellement pris goût qu'un nouvel album est prévu pour cet été. En guise d'amuse-bouche, la sympathique "Home is a feeling" que voici:
Treize ans après avoir eu la chance d'applaudir Simon & Garfunkel lors de ce qui reste leur dernier passage en France (2004 à Bercy), me voilà donc me rendant au concert de la moitié du duo mythique, à savoir Art Garfunkel, qui se produisait dans la magnifique salle 3000 à Lyon.
Ce lundi soir, la salle porte bien mal son nom, puisqu'on était plus proche de 1000 - en tapant large en plus - que de 3000. La faute sans doute à des tarifs prohibitifs - de 60 à 90 € en gros - qui font que le public y réfléchit à deux fois avant d'acheter des billets.
Pour cette tournée, Garfunkel est uniquement entouré d'un clavier et d'un guitariste. Cinq projecteurs en guise de décor scénique, bref on est dans le minimalisme à tous les niveaux. Lorsqu'il entre sur scène, même si on avait vu des photos récentes, le choc est rude. Le jeune homme chevelu, élancé et fringant a fait place à un grand-père bedonnant de 74 ans au crâne très largement dégarni. La démarche est également pas toujours très assurée - il passera d'ailleurs 90 % du concert en position semi-assise sur un tabouret de bar - bref le temps a fait son oeuvre sur lui aussi.
Sauf qu'il y a un élément sur lequel les années semblent n'avoir eu qu'une influence très relative, à savoir la voix de Garfunkel. Une voix miraculeusement (quasi) intacte. Lorsqu'il débute le concert, il annonce qu'il trouve cela incroyable d'être encore devant nous à son âgé, et sans attendre la moindre note de ses musiciens, il embraye: "aaaaaaaapril come she will". Même tonalité qu'en 1966, le guitariste est bien évidemment parfait, et Garfunkel a conservé ce timbre unique, d'une pureté incroyable qui fait qu'il pourrait nous raconter le mode d'emploi d'une tondeuse à gazon en ouzbèke, on trouverait ça formidable aussi.
Deuxième morceau. Le gratteux attaque une descente en picking que j'ai dû entendre au bas mot des centaines de fois. "The boxer" là tout de suite. D'accord, OK. En mode "version live", avec le couplet chanté ("now the years are rolling by me...") à la place du solo. Même si les "lie-la-lie" sont un peu moins pêchus qu'il y a 45 ans, c'est de toute beauté.
Et après ce début en fanfare, malheureusement, le concert va osciller entre le merveilleux et le limite foutage de gueule. Le merveilleux, ce fut d'entendre ces merveilles absolues et peu connues du répertoire de Simon & Garfunkel que sont "A poem on the underground wall" et "For Emily, whenever I may find her", ainsi que les classiques "Homeward bound", "Kathy's song", "Scarborough fair" (et sa petite soeur issue du premier album solo de Simon, "The side of a hill") sans parler de "The sound of silence" évidemment... En plus, Garfunkel a eu l'intelligence de choisir les meilleurs morceaux de sa carrière solo ("Bright eyes" et la splendide "Perfect moment" notamment) ainsi que quelques reprises bien senties (Randy Newman, les Everly Brothers...).
Bref, tout ça c'était très beau.
Le souci, c'est que Garfunkel va sortir son autobiographie en septembre, et que son éditeur lui a demandé de profiter de sa tournée pour en faire la promo et en lire des passages. Ce qui fait que tous les 3 ou 4 morceaux, on avait 5 minutes de lecture avec traduction simultanée par une personne qui faisait de son mieux mais qui rendait des points à Google Traduction en terme de pertinence linguistique, c'est dire. Non seulement les passages n'étaient pas passionnants, mais en plus ça cassait complètement le rythme du concert.
Et puis l'autre souci, ce fut la durée: un premier set de 40 minutes, une pause de 20 minutes, un deuxième set de 45 minutes rappels compris et au dodo. 1h25 de concert effectif, à laquelle il faut enlever dix bonnes minutes de lecture... En gros, 75 minutes de musique à plus de 80 € en moyenne la place, cela nous fait la minute de musique à un prix scandaleusement élevé. Dommage au vu de la prestation vocale de Garfunkel, même si ce dernier est quand même obligé de faire certains choix artistiques prenant en compte son âge. On a d'ailleurs assisté à un double sacrilège sur "Bridge over troubled water": pas d'intro au piano et pas de dernier couplet!
Un bilan donc mitigé pour cette soirée, et si le public lyonnais a été très courtois, il n'en a pas été de même pour le public marseillais quelques jours auparavant, comme en atteste la chronique consultable ici.
Les photos et vidéos étant totalement proscrites, un petit extrait du concert de la semaine dernière en Italie:
Set-list (de mémoire et avec le dernier titre non identifié):
En 1971, les Kinks sortent le dernier album de leur "âge d'or" (1964-1971 en gros), Muswell Hillbillies, disque qui dresse un état des lieux nostalgique et déprimant (kinksien donc) de la classe ouvrière anglaise de l'époque. Un titre s'en dégage tout particulièrement à mon humble avis: "Oklahoma U.S.A.", évocation d'une jeune travailleuse rêvant de gloire hollywoodienne. Tout le génie de Ray Davies est concentré dans cette vignette: mélodie splendide, paroles de grande classe ("All life we work / But work is a bore"), on en redemande.
On peut le lire ici, avec en prime quelques infos sur ce disque à paraître d'ici quelques mois. "Guitar-heavy", on s'éloignerait donc des sonorités electro de 48:13... A suivre !
Quelques mois après le suicide de Kurt Cobain, Dave Grohl passe une quinzaine de jours en studio et va enregistrer tout seul, comme un grand, en tenant tous les instruments, 12 chansons. Ne voulant pas sortir un album sous son propre nom, certainement pour échapper à la pression post-nirvanesque, il décide de baptiser ce projet Foo Fighters. Il sera néanmoins obligé de recruter quelques copains pour pouvoir jouer les morceaux live, et voilà comment naît un groupe qui, 20 ans plus tard, remplit des stades à travers le monde. Extraite de ce premier album, "Big me", ici jouée en live à l'émission de David Letterman, est un exemple parfait de pop song lumineuse qui met en joie pour toute la journée.
Le leader de Creedence Clearwater Revival revient en Europe pour une tournée dédiée uniquement au répertoire de son mythique groupe. Dates pour l'instant connues:
Pourtant responsable à 90 % d'un des plus grands albums des années 90 (Urban Hymns) avec son groupe The Verve, Richard Ashcroft n'a jamais vraiment confirmé les espoirs placés en lui avec sa carrière solo. Pêchant parfois par un peu trop d'auto-complaisance, il a quelque peu noyé ses albums solo en les surchargeant inutilement (morceaux trop longs, production pompeuse...). Pourtant, parfois, il est capable de fulgurances géniales, comme avec ce "You on my mind in my sleep", extrait de son premier album solo (Alone With Everybody). Le genre de morceau relativement parfait qui montre l'étendue du réel talent d'Ashcroft.
Groupe américain qui vient de publier un nouvel album, Foxhole, acclamé par la critique. Et c'est mérité, car ces gars-là, sans réinventer quoique ce soit, arrivent à faire de la musique aérienne de toute beauté. On peut s'amuser à déceler des influences ici et là (Elliott Smith, John Lennon...), en tout cas c'est drôlement bon. Un extrait pour donner une idée de la chose:
Vu le relooking de leur site officiel, on peut penser que les dates de la tournée mondiale de cette année seront dévoilées le 17 février prochain: https://midnightoil.com/
A voir absolument: les trois vendredis qui viennent, à partir de 22h25, diffusion de la série documentaire "Soundbreaking" sur Arte. 6 épisodes de 50 minutes chacun - 2 seront diffusés chaque vendredi - qui raconte l'histoire de "la musique enregistrée". Techniques de production, avènement de l'analogique, puis du numérique, avec des interviews de pointures du genre - George Martin, Tony Visconti, Roger Waters, Nigel Godrich, et même notre Jean-Michel Jarre national! Toutes les critiques sont dithyrambiques, ça doit donc valoir un sacré détour!
Morceau que tout le monde connaît car a servi il y a quelques années d'illustration musicale pour une publicité pour le plus gros fournisseur d'énergie électrique du pays... Un single parfait, plié en moins de trois minutes, et en plus le clip est réussi!
C'est sûr, c'est assez éloigné du rock, mais n'oublions pas que Thomas Fersen a fait ses premières armes musicales dans un groupe punk! Il vient de publier son nouvel album, Un Coup De Queue De Vache, dans lequel il décline une nouvelle fois son univers bien personnel. Comme premier extrait à en être tiré, nous avons donc "Encore cassé", au clip bien barré!
En ce 3 février, nous venons donc applaudir Renaud, le phénix de la chanson française. Donné perdu pour la chanson (voire perdu tout court) il y a encore quelques mois, le voilà revenu l'an dernier avec un album plus qu'honorable, enregistré sous la houlette de son gendre Renan Luce et de Michaël Ohayon. Et la surprise fut également grande de voir le "chanteur énervant" s'engager pour une énorme tournée nationale sur près d'un an. Pour quelqu'un dont l'état de santé était franchement inquiétant il y a peu, on ne peut que se féliciter de la chose, même si on se doute qu'on ne va pas voir Britney Spears au niveau de la performance scénique.
On ne dira rien de la première partie - Gauvain Sers - pour la bonne et simple raison qu'on ne l'a pas vue, puisqu'on se pose à 20h20 dans les gradins copieusement garnis de la salle Ekinox. Ca changeait de Polnareff il y a trois mois... Là, il y a du monde (plus de 4.000 personnes), et surtout un public qu'on sent viscéralement attaché à l'artiste qu'il vient applaudir. De mémoire, ça faisait très très très longtemps, peut-être bien depuis les concerts de Goldman auxquels j'avais assisté - ce qui ne rajeunira personne - que je n'avais pas vu une telle ferveur pour un artiste français (Indochine mis à part mais c'est un peu différent). On sentait ce jeudi soir qu'on allait voir un artiste "populaire" mais au sens noble du terme, ce qui conférait une ambiance étonnamment chaleureuse à cet amas de tôle qu'est la salle Ekinox.
20h30: les lumières s'éteignent et l'intro de "Toujours debout" résonne. Le son est excellent, et le sera d'ailleurs tout au long de la soirée, ce qui constitue un petit exploit vu la configuration de la salle - qui sert d'ordinaire pour le basket... Le rideau disparaît, laissant voir le sieur Séchan entouré de six musiciens, menés par Michaël Ohayon. Renaud s'approche du micro, et là...
Je m'attendais au pire. Mais c'était au-delà de mes craintes. Sur ce morceau pourtant déjà très monotone niveau vocal, Renaud se montre totalement incapable, non pas de chanter correctement, mais de chanter tout court. En fait, il chantait sur une seule note, ce qui est assez embêtant vous en conviendrez. Leonard Cohen, qui avait beau avoir une voix d'outre-tombe sur la fin de sa carrière, chantait quand même. Là non. Et on a beau avoir toute l'admiration possible pour l'artiste, c'est objectivement hideux.
Fin du morceau. Renaud nous dit "bon, heu... j'ai une rhinopharyngite... et en plus j'ai une oreille bouchée, alors c'est pas terrible pour chanter hein... mais bon, vous êtes pas venus voir Céline Dion ou Florent Pagny hein...ma voix vous vous en foutez hein, donc bon..." Nous voilà prévenus, la soirée risque d'être très très longue.
Et pourtant, deux phénomènes très curieux vont survenir. D'abord, la voix de Renaud va un peu se chauffer au bout de 40-45 minutes, et il parviendra donc à chanter deux, voire parfois trois notes différentes dans un seul morceau, ce qui était un véritable exploit quand on se rappelait des premières secondes du concert. Ensuite et surtout, on va petit à petit "oublier" ce problème vocal, pour profiter de l'ambiance, des arrangements excellents (le violon doublant la guitare sur "Morgane de toi" et doublant le piano sur "Mistral gagnant", c'était une excellente idée), des musiciens de grande classe (à part le batteur, tous changeront d'instrument au fur et à mesure du concert, respect), et d'une set-list trois étoiles.
Renaud a en effet concocté une set-list permettant de satisfaire tout le monde. Furent ainsi joués tous les grands classiques, quelques pépites moins connues (magnifique version pêchue et rallongée de "La ballade nord-irlandaise") et les meilleurs titres du dernier album, notamment la splendide "Les mots", qui rivalise sans problème avec les meilleurs morceaux de sa discographie. L'occasion aussi d'apprendre que "En cloque" est le titre de son répertoire qu'il préfère et qu'il ne comprend pas que "Mistral gagnant" soit la chanson favorite des français ("c'est du pipi de chat par rapport à ce qu'ont écrit Nougaro ou Brassens").
A noter que visuellement, le spectacle était réussi, avec des vues des rues de Paris en mode "animation" bien fichues. Par contre, lorsque des personnages en images de synthèse étaient insérés (sur "Docteur Renaud, mister Renard" notamment), c'était assez foiré visuellement.
Renaud était visiblement sincèrement touché de l'accueil du public, presque étonné que ce dernier lui soit resté fidèle après toutes ces années. Il a joué un peu de guitare, dont une fois une douze cordes ("je vais jouer douze fois plus faux!"), mais là aussi c'était très laborieux. Il jouait un temps sur deux, certes dans la mesure, mais bon c'était très très mou. Quant à sa voix cabossée (et le mot est faible), si elle s'accommodait bien des chansons évoquant justement des destins chaotiques ("Manu" notamment), elle faisait vraiment de la peine sur d'autres, le "tatatiiinnn" de "Dès que le vent soufflera" devenant un "tatatteeeeeeeuuuuuuuaaaaaarrrrrr" flippant.
En guise de dernier morceau, on a eu droit à un long medley, et c'est finalement au bout de 2h25 de concert que les lumières de la salle se sont rallumées, sur un public aux anges. Car, malgré l'insuffisance vocale de Renaud, l'ambiance était profondément chaleureuse. Les spectateurs se sont offerts un voyage dans l'un des plus beaux répertoires de la chanson française, ont chanté à tue-tête des grands classiques, bref se sont fait plaisir et ont fait plaisir à l'artiste présent sur scène. Le tout, c'est bon de le rappeler, pour un prix moyen de 43 €, ce qui est assez bas dans la grille des tarifs pratiqués pour des artistes de ce calibre. Et puis la preuve qu'on était bien dans le concert; lorsque vous regardez votre montre pour la première fois à un concert juste avant que les rappels ne débutent, c'est que vous avez passé une bonne soirée!
En bonus, un extrait du medley final:
Set-list:
Toujours debout
Docteur Renaud, Mister Renard
En cloque
La pêche à la ligne
Marche à l'ombre
Les mots
Etudiant poil aux dents
J'ai embrassé un flic
La médaille
Les aventures de Gérard Lambert
Héloïse
A la téloche
Hyper casher
Dans mon HLM
Ta batterie
Morts les enfants
Manhattan-Kaboul
Manu
La ballade nord-irlandaise
C'est mon dernier bal
Morgane de toi (amoureux de toi)
500 connards sur la ligne de départ
Germaine
Dès que le vent soufflera
Mistral gagnant
Rappel 1:
La vie est moche et c'est trop court
Rappel 2:
Marchand de cailloux
Medley (Chanson pour Pierrot / Hexagone / Laisse béton / Ma gonzesse / It is not because you are / Miss Maggie / La mère à Titi / Fatigué)
Les Dogs étaient un groupe français des années 80-90, dont le succès fut inversement proportionnel au talent. Pour des raisons mystérieuses, ils ne percèrent jamais auprès du grand public et durent se contenter d'un succès d'estime auprès d'une base de fans fidèles. C'est suite au décès de leur leader Dominique Laboubée en 2002 que leur influence et leur talent furent l'objet de davantage d'attention. L'occcasion de redécouvrir d'excellents titres comme ce "The most forgotten french boy" tiré de l'album Too Much Class For The Neighborhood.
En prévision du nouveau single qui sortira vendredi, un petit rafraîchissement de mémoire. 18 juin 1988: 101ème et dernier concert de la tournée Music For The Masses Tour, qui se déroule au Rose Bowl de Pasadena à Los Angeles. 75.000 fans en délire, D.A. Pennebaker filme ce qui deviendra le rockumentaire 101, et la bande à Gahan qui claque avant les rappels un "Never let me down again" d'anthologie. La foule découvrait ce qui allait devenir le clou de tous les concerts à venir du groupe, avec Gahan exhortant les spectateurs à bouger les bras de gauche à droite pour simuler le vent dans les champs de blé. Pas de doute, ça déboîte sévère.
Il sortira le 31 mars, il s'appellera Triplicate, il sera triple comme son nom l'indique, et sera constitué de trente reprises de standards américains. Track-list et possibilité d'écouter un premier extrait ("I could have told you") ici.