vendredi 7 décembre 2018

Etienne Daho, Caluire-et-Cuire, Le Radiant, 5 décembre 2018

Quatre ans après être allé applaudir Daho à Fourvière pour sa tournée qui suivait la parution de ses Chansons De L'Innocence Retrouvée, me revoilà pour assister à l'étape lyonnaise de son "Blitztour" dans un Radiant plein à craquer.

Première partie assurée par Calypso Valois, la (vraie!) fille du couple phare de la pop française du début des années 80, j'ai nommé Elli et Jacno. Accompagnée d'un bassiste, d'un guitariste et d'un batteur, et assurant elle-même quelques parties de clavier, elle propose un set idéal pour une première partie. A savoir qu'on a le choix: l'écouter distraitement (voire très distraitement pour certains spectateurs, criant "Etienne!" entre deux morceaux, pas très fair-play), aller au bar, aller aux toilettes, regarder ses textos... Bref, c'est mignon mais assez inoffensif. Elle ne réussit d'ailleurs jamais à faire décoller le public lyonnais, il est vrai réputé pour sa froideur. Mention bien tout de même au dernier morceau, "Amoureuse", basé sur un crescendo bien amené.

A 20h50 , des sirènes hurlantes se font entendre: place au maître de cérémonie de la soirée. Etienne Daho et ses cinq acolytes (dont le fidèle Jean-Louis Piérot aux claviers et aux guitares) investissent la scène en portant des masques type loup. Et bastonnent d'entrée "Les filles du canyon", premier (et à mon sens meilleur) morceau du dernier album, avec ce refrain extraordinaire. Le son est puissant, le light-show (pour l'instant) assez sobre, ça met tout de suite dans le bain. Après ça, triplé magique: "Le grand sommeil", toujours aussi émouvant près de 40 ans après sa sortie, le récent "Le jardin" (futur classique!) et le fédérateur "Sortir ce soir", avec ce refrain imparable ("Je vais encore sortir ce soir / Je le regretterai peut-être / Je vais encore sortir ce soir / Je le regretterai sans doute"), le tout dans une version hyper rock. Le light-show, avec ses barres de diodes fixées au-dessus et sur les côtés de la scène, commence à devenir très intéressant.

Sur "Poppy Gene Tierney", la voix de Daho est noyée dans un drôle d'effet qui fait qu'on ne comprend plus vraiment les paroles. Dommage. Mais le quadruplé livré derrière redonne une patate d'enfer: "Week-end à Rome" (avec une première moitié juste claviers/voix somptueuse), le single-phare du dernier album "Les flocons de l'été", puis un hommage à Syd Barrett, fondateur de Pink Floyd, qui a fini fou à lier très rapidement, avec le premier single floydien "Arnold Layne" dans une version que n'auraient pas renié Gilmour et Waters, et enfin "Chambre 29", écrite justement en hommage à Barrett. De très haute volée, un vrai régal.

Le reste du concert va alterner tubes incontournables, toujours revisités dans des versions ultra pêchues ("Des attractions désastre", "Tombé pour la France, "Le premier jour (du reste de ta vie)", "Epaule Tattoo") avec des pépites moins connues du répertoire de Daho ("L'invitation", la sublime "En surface" écrite par Dominique A, "L'étincelle") ainsi que deux reprises. Seul petit ratage à mon goût: "L'étrangère", avec la voix enregistrée de Debbie Harry, passe un peu à côté de son sujet. Pour le reste, Daho a l'air sincèrement content d'être sur scène, et possède toujours sa gestuelle inimitable (deux mains en l'air, deux mains devant soi, sourire jusqu'aux oreilles). Le groupe bétonne derrière, les lumières sont de premier ordre, c'est que du bonheur.

Premier rappel: "Après le blitz", enchaîné à "Bleu comme toi". Paf. Le sextet quitte la scène et revient pour un dernier morceau, la mal-nommée pour le coup "Ouverture", mais idéale pour refermer un concert.

1h40 de concert, et il y avait encore de sacrées merveilles en réserve ("Duel au soleil", "Carribean sea", "La peau dure", "Des heures hindoues"...). Pas de doute, Etienne Daho est à part dans la musique française. A la croisée de plusieurs chemins (rock, pop, chanson française), il impose album après album un style bien à lui, et cherche continuellement à aller de l'avant. C'est remarquable (au sens littéral du terme), et tant qu'il continuera à livrer des prestations de cet ordre, on est preneur!

Les filles du canyon
Le grand sommeil
Le jardin
Sortir ce soir
Poppy Gene Tierney
Week-end à Rome
Les flocons de l'été
Arnold Layne
Chambre 29
L'invitation
L'étincelle
L'homme qui marche
Des attractions désastre
L'américain
Tombé pour la France
En surface
Le premier jour (du reste de ta vie)
L'étrangère
Epaule tattoo
You're like a summertime

Rappel 1:
Après le Blitz
Bleu comme toi

Rappel 2:
Ouverture 

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