Ce festival a donc clôturé sa première salve de concerts dimanche soir, et le moins que l'on puisse dire, c'est que les artistes qui s'y sont succédé n'ont pas tous été animés par la même flamme... Dans l'ordre chronologique, ça a donné ceci:
* Bob Dylan (set-list ici): il a fait du Dylan. A peine 1h20 de concert, aucun mot au public, la moitié de la set-list composée de morceaux peu connus, bref comme depuis plus de 50 ans, il fait ce qu'il veut comme il le veut. La voix est toujours...particulière, et les morceaux subissent une réorchestration parfois...curieuse, n'est-ce pas "Desolation row"?
* The Rolling Stones (set-list là): l'énorme ratage du festival. Keith Richards complètement aux fraises a planté "Honky tonk women", "Jumpin' Jack flash" (l'intro!!!), et globalement toutes ses interventions solo étaient ultra limites. Deuxième problème: Charlie Watts, 75 ans aux prunes, commence à sérieusement accuser le coup niveau tempo. C'est flottant, et surtout c'est mou, mais mou... Pauvre "Midnight rambler" qui traîne la patte... Et quand Richards ET Watts vendangent le même morceau, nous frôlons le pathétique. La reprise de "Come together" est objectivement mauvaise, entre Watts qui n'essaye même pas de reproduire la descente de toms de Ringo Starr, et Richards qui plante à peu près chaque attaque de refrain... Quant à "Sympathy for the devil", pourtant un des plus grands morceaux rock de tous les temps, c'est un carnage absolu. Watts met 10 secondes à se caler sur la bande, et Richards massacre consciencieusement ses deux solos.
Les gars, faîtes tous les albums de reprises de blues que vous voulez, mais arrêtez la scène, ça commence vraiment à ne plus ressembler à rien.
* Neil Young & Promise Of The Real (set-list par là): concert conforme à ceux de sa tournée, à savoir une première partie acoustique, et un concert qui monte progressivement en intensité (très bon souvenir de son passage à Lyon en juin). Prestation solide, avec une blaguounette à la fin sur le peu de temps lui restant pour jouer "Rockin' in the free world". Bref, du bon Neil.
* Paul McCartney (enfilage de perles ici): avec une set-list pareille, difficile de rater un concert... Toujours généreux le Macca, même si la voix se fait parfois un peu la malle ("Maybe I'm amazed" devient vraiment trop haute!). Trois morceaux joués avec Neil Young, dont une version fort joviale du "Why don't we do it in the road" de l'album blanc.
* The Who (set-list par là-bas): Daltrey n'a plus la voix de ses 20 ans, Townshend saute moins et Palladino rend des points à Entwistle en terme d'inexpressivité, n'empêche la puissance est là, et Daltrey arrive même à pousser son fameux cri sur "Won't get fooled again", donc tout va bien.
* Roger Waters (c'est ici que ça se passe): il avait prêté son écran aux autres artistes, et pas de doute, c'est lui qui s'en est servi de la façon la plus appropriée, faisant de sa prestation plus qu'un concert. Charge anti-Trump sur "Pigs (Three different ones)", intro de "Time" avec les animations d'époque, final dantesque avec "Comfortably numb", bref, malgré là aussi une voix parfois usée par l'âge, un show splendide, aidé par un système de quadriphonie qui a fait l'admiration de tous.
Bilan donc mitigé de ce premier week-end, en attendant celui qui vient, avec la présence des mêmes artistes. Peut-être aurait-il fallu réunir la même affiche il y a 10 ans, les prestations de tous y auraient certainement gagné. Là, maintenant, certains vacillent quand même beaucoup, et ce serait dommage pour eux de partir sur le fameux "concert de trop"...
Merci pour ce compte rendu sans concession.
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