Peut-être savait-il lui-même, à l'instar de David Bowie plus tôt cette année, que sa fin était proche. Partir sur You Want It Darker, album très sombre et très réussi restera donc le dernier coup d'éclat de la carrière de Leonard Cohen.
Pour le grand public, il est souvent synonyme de "Suzanne" et de guitares autour de feux de camp, mais Cohen était bien évidemment beaucoup plus que ça. Un poète d'abord, ses textes étant avant tout des poèmes plus que des paroles (il a d'ailleurs commencé sa carrière d'artiste en tant qu'écrivain et non comme chanteur). Un remarquable mélodiste ensuite, bon nombre de ses compositions ("Bird on the wire", "Last year's man", "Who by fire"...) étant basées sur des musiques remarquables. Il sut également au début de sa carrière s'entourer d'arrangeurs-producteurs lui donnant un son caractéristique, avec une guitare jouée en picking mixée très en avant et des choeurs féminins angéliques derrière.
Dans les années 80, il a écrit un paquet de grandes chansons, malheureusement un peu plombées par des arrangements très marqués par leur époque. Il faudra ainsi attendre les années 90 et la reprise de son "Hallelujah" par Jeff Buckley pour que tout le monde se rende compte de la qualité et de la puissance de cette chanson.
Il se retirera ensuite au sein d'une communauté bouddhiste, devenant même moine (!) avant de revenir sur scène, notamment suite aux malversations financières de son agent, qui vont le laisser sur la paille. Sa tournée en 2008 sera un véritable triomphe, et lui donnera l'envie de revenir en studio. Trois albums ont ainsi vu le jour ces dix dernières années, n'ayant pas à rougir de la comparaison avec les premiers enregistrés par l'artiste.
A titre tout personnel, j'ai eu la chance d'aller l'applaudir au théâtre antique de Fourvière à Lyon en 2008. Lorsque "If it be your will" fur interprétée de la façon qui suit, ce fut un moment quasi mystique, le temps semblant s'être suspendu le temps que les Webb Sisters chantent cette chanson qui s'apparente davantage à une prière. Ce fut un moment bouleversant, au sens premier du terme.
Merci pour tout, monsieur Cohen.
Paroles & musique: Leonard Cohen.
Adaptation française du texte par Graeme Allwright lisible ici.
O merci pour ce partage,sublime,juste sublime !!.
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