Ca sentait l'album réussi au vu des extraits distillés depuis cet été, et ça se confirme. L'album d'Adam Granduciel et de ses copains (enfin surtout de Granduciel, qui a écrit seul 9 des 10 titres et joue 80% des instruments tout seul) est d'excellente qualité.
Commençons par les (rares) faiblesses de l'album: dommage de commencer ce dernier par son titre le moins emballant, "Up all night", qui tourne en rond sans trouver la sortie. De plus, certains morceaux se ressemblent beaucoup de prime abord, et il est difficile à l'issue de la première écoute de bien les distinguer. Mais pour le reste, c'est du très bon boulot.
Les gars ne réinventent certes rien, mais ils le font avec un talent certain. Dès le deuxième titre, l'évanescent "Pain", les War On Drugs convoquent en vrac les esprits des Cure (le son de guitare), de Springsteen (le phrasé), parfois de Dylan (les fins de phrases aigües), et l'alchimie fonctionne. Nous voilà sur une route du désert californien, le coude à la portière, les nuages défilent au loin... Bref, on y est.
S'il excelle dans ces longs titres vaporeux, le groupe est également excellent sur les mid-tempos parsemant l'album. Ainsi, sur "Strangest thing", difficile de ne pas succomber au charme du riff de guitare qui surgit à 2'40.
Il y a même un slow de l'été sur cet album! "Clean living", qui sonne carrément comme du Bryan Adams (si si, l'attaque de la voix, c'est saisissant, on a l'impression qu'il va nous chanter Robin des Bois):
Mais c'est sur les morceaux plus enlevés que le groupe excelle. On a l'impression d'entendre des gens voulant rendre hommage à leurs glorieux aînés tout en composant leur propre musique, et le pire c'est que ça fonctionne. Difficile de ne pas taper du pied à l'écoute par exemple de "In chains", qui décolle d'un coup à partir de 2'45 (oui, les morceaux sont globalement très longs):
Mais bon, LE morceau de l'album, c'est quand même "Thinking of a place", que j'avais déjà posté ici. Qui ose encore, en 2017, faire des morceaux lents de plus de 11 minutes sans sombrer dans un truc imbitable de mauvais rock progressif? Hé ben The War On Drugs. Cette chanson sonne comme une musique de film que chaque auditeur doit imaginer. C'est vraiment une pure merveille, avec des côtés Neil Young / Kurt Vile par moments, vaporeux et mélancolique juste ce qu'il faut. Une véritable réussite.
En résumé, et quand bien même on peut reprocher un manque d'originalité à la bande à Granduciel, si tous les albums possédaient cette qualité, ça se saurait!
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